Afrik-Foot.com vous raconte l’histoire des équipes africaines en Coupe du monde de football. Avec trois représentants pour la première fois, le continent pouvait rêver. Mais entre inconstance et problèmes internes, le Maroc et le Cameroun déçoivent. Tout le contraire d'un Nigeria festif et conquérant qui en a fait trembler plus d'un.
1994. Le Nouveau Monde découvre le football. A la faveur des bonnes prestations camerounaises, l’Afrique décroche à un troisième ticket à destination des Etats-Unis : deux habitués, le Cameroun et le Maroc, plus un petit nouveau, tout frais champion d’Afrique, le Nigeria.
Passons sur la fantomatique prestation des Lions de l’Atlas. Trois matches, trois défaites, deux buts marqués, cinq encaissés, le Maroc d’Abdellah Blinda n’a pas fait le poids face à la Belgique (1-0), la surprenante Arabie Saoudite (2-1) et les Pays-Bas (2-1). Les Camerounais ne sont guère mieux lotis. L’expédition américaine des Lions Indomptables est minée par les sempiternels problèmes de primes et d’egos. D’ailleurs, on ne retiendra que l’expulsion du jeune Rigobert Song, qui à 18 ans fait là sa première apparition sur la scène mondiale, face au Brésil (3-0) après un nul contre la Suède (2-2). Le dernier match de poules est rentré dans l’histoire mais restera un calvaire pour les hommes du Français Henri Michel. Touchés moralement, diminués par les dissensions entre joueurs et dirigeants, les Lions coulent face à la Russie. 6-1, le score est sans appel mais cette rencontre est marquée par les cinq buts d’Oleg Salenko et la réalisation du Vieux Lion, Roger Milla, qui à 42 ans révolus, devient le plus vieux joueur et le plus vieux buteur de l’histoire de la Coupe du monde.
Le record de Roger Milla
Mais le vent de fraîcheur du contingent africain vient du Nigeria. Champions d’Afrique, les Super Eagles sont quasi-inconnus lorsqu’ils débarquent sur le sol américain. Très vite, tout le monde du football connaîtra les noms de Jay Jay Okocha (Francfort), Victor Ikpeba (Monaco), Samson Siasia (Nantes), Stephen Keshi (Molenbeek), Peter Rufai (Go Ahead), Finidi George (Ajax), Emmanuel Ammunike (Zamalek), Daniel Amokachi (Bruges), Rashidi Yekini (Vetubal) ou Sunday Oliseh (Reggina)… La plupart d’entre eux signera d’ailleurs pour un nouveau club au terme de cette Coupe du monde.
Premier match de poule, premier coup de tonnerre. A Dallas, le feuilleton nigérian atteint le top des charts. Yekini, Amokachi et Amunike dansent sur le ventre des Bulgares, futurs demi-finalistes qui avaient fait tomber la France en éliminatoires. Des qualités physiques hors du commun, un jeu rapide et technique, le Nigeria a livré ce 21 juin un match de très haut niveau. Face à l’Argentine, quatre jours plus tard, les hommes de Clemens Westerhof démarrent sur les chapeaux de roue. Samson Siasia ouvre la marque dès le 8e minute avant que Caniggia ne règle la mire (21e, 28e). Du coup, le dernier match face à la Grèce doit se solder par une victoire. Vite fait, bien fait : Finidi et Amokachi envoient les Super Eagles au second tour ! Mais l’Italie, l’adversaire du Nigeria en huitièmes de finale, est une habituée des grands rendez-vous. Amunike a beau trouver le chemin des filets pour la seconde fois du tournoi, les Italiens, roublards, font la différence. Roberto Bagio égalise à une poignée de seconde de la fin avant d’inscrire le penalty de la victoire dans la prolongation. Sans expérience, le Nigeria peut nourrir d’immenses regrets dans une compétition qui a vu Diego Maradona, contrôlé positif, jouer son dernier match et le Brésil s’adjuger son quatrième titre dans la première finale à se décider aux tirs au but.