Le verdict tant attendu est tombé. Ce samedi, la justice égyptienne a condamné à mort 21 Egyptiens pour leur implication dans des violences l'an dernier à Port-Saïd après le match de football qui avait opposé Al-Masry à Al Ahly et qui avait tourné au guet-apens avec comme fin tragique, la mort de 74 personnes. Un verdict très attendu qui a provoqué la colères de supporters et entraîné des affrontements ayant fait au moins huit morts dans cette ville du nord-est de l'Egypte.
Nouveau week-end sanglant en Egypte. A la suite du verdict rendu par la justice dans l'affaire du drame de Port-Said, 21 personnes accusées d'être impliquées dans les violences ayant fait 74 morts lors match entre Al-Masry et Al Ahly, des violences ont éclaté dans la ville du nord-est du pays. Car si la décision de justice a été accueillie par les cris de joie de la part des membres des familles des victimes présentes dans la salle d'audience au Caire, des proches des condamnés à mort ont tenté d'envahir la prison de Port-Saïd, où les accusés sont détenus. D'après la télévision d'Etat, qui cite des témoins présents à Port-Saïd, des assaillants qui se sont regroupés devant la prison ont ouvert le feu en direction de la police qui a riposté.
La tentative de libération a très vite tourné à l'émeute et d'après les sources médicales, 14 morts et plus de 50 blessés sont à déplorer. 14 victimes parmi lesquels deux policiers présents dans les rues adjacentes à la prison, ce qui a conduit l'armée à se déployer dans la ville pour “rétablir le calme et la stabilité“, a fait savoir par voie de presse le général Ahmed Wasfi, relayé par l'agence Mena. Une intervention militaire qui en dit long sur la tension qui règne toujours en Egypte depuis les évènements tragiques survenus en février 2012 à Port-Saïd. Ce jour-là, 74 personnes avaient trouvé la mort lors du match qui opposait l'équipe locale d'Al-Masry, à sa rivale cairote d'Al Ahly.
52 accusés en attente de leur jugement
Des centaines de supporteurs d'Al-Masry avaient envahi le terrain et s'en étaient pris à ceux d'Al-Ahly. Le comportement ambigu des forces de l'ordre avait alors été pointé du doigt et des policiers ont d'ailleurs été mis sur le banc des accusés par la suite, à côté de supporters soupçonnés d'avoir pris part aux exécutions qui ont eu lieu dans l'enceinte sportives. Une enquête parlementaire à fini par mettre en cause la négligence de la police, l'accusant d'avoir sous-estimé le risque d'affrontements alors même que des supporters avaient quitté le stade avant la fin du match parce qu'ils redoutaient des violences. Au total, ce sont 73 personnes, dont neuf policiers, qui ont été arrêtées pour être jugées.
Les peines à l'encontre des 21 premiers accusés prononcées, la justice a indiqué avoir transmis son verdict au mufti d'Egypte, l'autorité religieuse musulmane qui doit la valider. Mais alors que le calme est à peine en train d'être rétabli, de nouvelles émeutes sont à prévoir dans les prochaines semaines, le président du tribunal ayant fixé au 9 mars le verdict pour les 52 autres accusés. L'Egypte n'a donc pas encore fini de se déchirer.