Espérance Tunis, colosse aux pieds d’argile

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Eliminée de la Ligue des champions, à la peine en ce début de championnat, l’Espérance de Tunis souffre cet été. Les maux des Sang et Or se situent aussi hors du terrain avec une instabilité chronique, des gestions de fin de contrat laborieuses et un recrutement peu transcendant…


Cette fois, c’est vraiment la crise. A l’été 2013, la perte du titre de champion et la défaite initiale en phase de groupe de la Ligue des champions avait fait naître les premières inquiétudes chez les supporters de l’Espérance de Tunis. Des futilités par rapport à la crise qui secoue actuellement le club de Bab Souika.

Une statistique suffit à comprendre la mauvaise passe traversée par l’EST. A l’automne 2014, pour la première fois depuis 2009, les Sang et Or ne participeront pas aux demi-finales de la Ligue des champions. En parallèle, avec un point pris en deux journées, le début de championnat des coéquipiers d’Hocine Ragued est poussif, c’est peu dire.

Valse des entraîneurs

Si les joueurs, sur le terrain, ont leur part de responsabilité, à l’image des nombreuses occasions vendangées contre l’ES Sétif en Ligue des champions il y a quinze jours (2-2), le mal semble plus profond. Une certaine instabilité mine le banc de l’EST. En quelques mois, Ruud Krol, Sébastien Desabre et Khaled Ben Yahia se sont succédés à la barre. A la moindre contre-performance en Ligue des champions, l’entraîneur, fusible idéal, paie les pots cassés.

Côté dirigeants, l’heure est aussi au changement avec le départ de Riadh Bennour, président de la section football, notamment en place lors du sacre continental en 2011. Président de l’Espérance (omnisports), Hamdi Meddeb envisage lui aussi de rendre le tablier en septembre. Un mal pour un bien ? Peut-être, tant la gestion des contrats des joueurs majeurs du champion de Tunisie 2014 est devenue chaotique.

Fins de contrat

Cet été, plusieurs cadres Sang et Or sont partis libres au terme de leur contrat : le capitaine Khalil Chemmam, Mejdi Traoui, Khaled Mouelhi ou encore Iheb Msakni. L’imbroglio autour de l’Algérien Youcef Belaïli, parti à l’USM Alger à l’issue de plusieurs mois de litiges (la FIFA s’apprête à donner raison au joueur), illustre lui aussi ce problème de gestion des fins de contrat.

Dans le même temps, le recrutement espérantiste n’a pas été impressionnant avec le seul Mohamed Ali Yâakoubi, débauché au Club Africain, comme recrue de premier plan. Certes, les Ragued, Afful, Ben Cherifia et Darragi sont toujours là. Certes Ahmed Akaichi, 25 ans, et Haythem Jouini, 21 ans, sont prometteurs aux avant-postes. Reste que l’EST attend depuis des années son grand buteur et ce ne sera visiblement pas le Camerounais Yannick N’Djeng, arrivé l'été dernier, une nouvelle fois blessé.

Aussi profonde soit-elle, la crise actuelle va au moins permettre à l’Espérance de Tunis de débuter une nouvelle ère. Aux nouveaux dirigeants de ne pas commettre les erreurs de leurs prédécesseurs et à Khaled Ben Yahia et ses hommes de retrouver leur football. L’opération reconquête commence dimanche, par la réception du Al Ahly Benghazi en Ligue des champions. Avec la défense de l’honneur comme seul enjeu.

Espérance Tunis, colosse aux pieds d’argile

Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !