Pays hôte de la CAN 2015, le Maroc a demandé à la CAF de reporter la compétition en raison des risques liés à la propagation du virus Ebola. Requête pour l'heure rejetée par l'instance dirigeante du football africain. Mais que pourrait-il se passer si le tournoi ne se déroulait finalement pas sur le sol marocain ?
Le scénario est encore loin de devoir se produire, mais tout de même… Vendredi, alors que débutait la 3e journée des éliminatoires, le gouvernement marocain a surpris toute la planète football en demandant à la CAF de reporter la CAN 2015, que le Royaume doit organiser en janvier prochain, par crainte de propagation du virus Ebola. Si la CAF exclut pour l’heure cette possibilité, elle se serait toutefois mise en quête de solutions de repli en cas de défection marocaine.
L'Afrique du Sud consultée, Algérie, Gabon et Soudan en veille
Ainsi, Dany Jordaan, président de la Fédération sud-africaine de football (Safa), a confirmé samedi à l’AFP avoir reçu un appel d’Issa Hayatou, le président de la CAF. “Je vais le rencontrer la semaine prochaine (cette semaine, ndlr) en Namibie, où il assistera au Championnat d'Afrique féminin“, explique le dirigeant, qui précise toutefois : “Je ne sais pas de quoi Issa veut parler donc je ne pourrai répondre à cette question qu’à l’issue de la rencontre, plus tard dans la semaine. Mais je suis au courant des derniers développements concernant le Maroc“.
Très bien équipée en infrastructures depuis la Coupe du monde 2010, l’Afrique du Sud a déjà pallié le forfait de la Libye au pied levé et organisé la CAN 2013 avec réussite. Avec ses stades dignes des enceintes européennes, ses structures hôtelières, hospitalières, mais aussi son réseau de transports, la nation arc-en-ciel pourrait être prête d'ici le coup d'envoi de la compétition, initialement prévu pour le 17 janvier. Mais l'Algérie, candidate malheureuse à l'organisation des CAN 2019, 2021 et 2023, le Gabon et la Soudan seraient aussi sur les rangs.
La qualification automatique remise en question
Autant dire que les réunions du comité exécutif de la CAF, prévu le 2 novembre à Alger en marge de la finale retour de la Ligue des champions, et celle du lendemain à Rabat avec les instances marocaines s'annoncent décisives. Si à ce moment-là le Maroc et la CAF ne trouvent pas de terrain d'entente, l'organisation de la CAN 2015 pourrait être attribuée à un autre pays. Les remplaçants potentiels devraient alors s'activer en urgence pour recevoir la compétition. Reste à savoir ce qu'il adviendrait de la qualification automatique des Marocains en leur qualité de pays hôte, si le tournoi ne se déroule plus au Royaume.
Alors que les autres nations bataillent depuis le mois de septembre pour décrocher leur qualification, la CAF accepterait-elle que le Maroc soit toujours qualifié d'office alors qu'il s'est désisté pour organiser la CAN ? Les Lions de l'Atlas pourraient-ils être sanctionnés et ainsi voir leur place offerte au second meilleur 3e de la phase de groupes*, ou alors pourrait-il y avoir un barrage face à ce second meilleur 3e histoire de déterminer à qui reviendra la qualification ? Autant de possibilités sur lesquelles devront plancher les instances si au final il fallait trouver un nouveau pays organisateurs. Le pire scénario restant pour le Maroc de passer de “pas de CAN à domicile” à “pas de phase finale de CAN tout court”, sans compter une éventuelle sanction de la part de la CAF, notamment vu les enjeux financiers. Autant dire que les Lions de l'Atlas seraient perdants sur toute la ligne.
*A l'heure actuelle, la CAF indique que les deux premiers de chaque groupe, plus le meilleur 3e seront qualifiés pour la CAN 2015.