Parmi les plus petits budgets de la Ligue 1, le club d'Evian Thonon Gaillard est dans le viseur de la justice. L'actuel premier relégable voit des enquêtes être menées au sujet des transferts de deux joueurs : Saber Khalifa et Mohammed Rabiu.
Transféré d'Evian Thonon Gaillard au Rubin Kazan en août 2013, Mohammed Rabiu intéresse la justice. Du moins son transfert, qui est dans le collimateur des enquêteurs. Parti rejoindre le club russe moyennant le versement d'une indemnité de 1,66 million d'euros en retour pour Evian, l'international ghanéen voit le président du club de l'époque, Patrick Trotignon, être suspecté d'avoir d’avoir servi d’autres intérêts que ceux de l’ETG.
L'ancien dirigeant aurait notamment refusé des offres supérieures en provenance de Fulham (2 millions) et du Benfica Lisbonne (3 millions d’euros) pour céder le milieu de terrain à la formation russe. De quoi faire réagir la nouvelle direction du club haut-savoyard qui estime qu'il y a eu un sérieux préjudice financier pour le club. Alors que le club avait besoin de liquidités, pourquoi Patrick Trotignon aurait-il cédé le Black Star à l'équipe la moins offrante ? Une question à laquelle il va prochainement tenter de répondre puisqu'il est appelé à comparaître sur cette affaire le 18 décembre devant le tribunal de commerce de Thonon-les-Bains.
Le mystère des intermédiaires dans le transfert de Khalifa
L'occasion pour l'ancien dirigeant de répondre également à une autre affaire qui concerne le transfert de Saber Khalifa. Egalement parti à l'été 2013, l'international tunisien a rallié Marseille contre un chèque de 2,5 millions d'euros pour l'ancien promu. Si ce n'est pas la transaction en elle-même qui est suspectée dans ce cas, ce sont les nombreux intermédiaires dans les négociations qui suscitent l'attention des services de police. Agent officiel diligenté par les deux clubs, Stéphane Canard a vu deux autres intermédiaires, Farid Ayad et Alexandre Mouelhi, s'immiscer dans les négociations.
Le premier nommé réclame 185 000 euros pour son intervention afin de faciliter le transfert de l'attaquant vers le club phocéen et a expliqué dans un mail adressé à l'actionnaire principal de l'ETG : “Le transfert s’est fait uniquement grâce à mon intervention. Une fois le deal conclu, on m’a dit que je ne pouvais être payé car la personne ayant ramené Khalifa à Evian avait un accord avec M. Trotignon (le président d'Evian au moment des faits, ndlr). De là, M. Trotignon, il est vrai très gêné, m’a promis de me régler autrement” , rapporte L'Equipe .
Désormais directeur général du Paris FC, Patrick Trotignon a tenu à démentir les accusations dont il fait l'objet. “Je récuse avec force et fermeté les accusations qui, soit dit en passant, sont totalement fantaisistes. Qui plus est, des mails peuvent être modifiés, rectifiés et puis, il faut qu’on m’explique quelles sont les malversations ? Qui a volé de l’argent ?“, s'est-il interrogé dans les colonnes du Le Dauphiné Libéré. “Chaque transfert de joueur se retrouve dans la comptabilité du club. Tout ceci est d’une fantaisie incroyable et le procédé de vouloir me détruire aujourd’hui n’est pas très beau, vraiment.“