Seul adversaire de Sepp Blatter pour la présidence de la FIFA ce vendredi, le Prince Ali ben al-Hussein demeure largement méconnu. Voici cinq faits à savoir sur celui qui se présente comme l’alternative à une FIFA corrompue.
Un général du Gotha
Fils du roi Hussein, qui a régné sur la Jordanie durant près d’un demi-siècle, le Prince Ali ben al-Hussein est le demi-frère d’Abdallah II, actuellement à la tête du Royaume hachémite. Il est aussi le fils de la Reine Alia, décédée dans un accident d’hélicoptère alors qu’il avait deux ans.
Après des études au Royaume-Uni et à l’université de Princeton aux Etats-Unis, il a occupé pendant neuf ans le poste de chef de la sécurité spéciale du roi et dispose du grade de général dans l’armée jordanienne. Il est marié depuis 2004 avec l’ex-journaliste algérienne Rym Brahimi, la fille du politicien Lakhdar Brahimi.
Il ne traîne pas de casseroles
A la différence de la plupart des cadres de la FIFA, en poste depuis des années et des années, le Prince Ali est un homme neuf. Jeune (39 ans), il est devenu président de la Fédération jordanienne en 1999. Mais il a attendu 2011 pour intégrer la FIFA comme vice-président en charge de la zone Asie. Il n’était par conséquent pas membre du comité exécutif de l’instance zurichoise au moment de l'attribution polémique du Mondial 2022 au Qatar en décembre 2010. Il est d’ailleurs favorable à la publication du rapport Garcia.
Un “fervent partisan du football féminin“
Dans le monde du football, le nom du Prince Ali était jusqu’à présent lié à un combat remporté en juillet 2012 : l’autorisation du port du voile (hijab) dans le football féminin. Mais la bataille du dignitaire jordanien ne s’arrête pas là. A travers son association Asian Football Development Project, il tente de promouvoir la pratique du ballon rond en Asie, spécialement à destination des jeunes et des femmes. “Je suis déterminé à aborder toutes les questions pertinentes afin de veiller à ce que toutes les filles et les femmes puissent jouer ce beau jeu à travers le continent“, clamait-il en 2011.
Il appelle à la transparence et au dialogue
Le Prince Ali a placé sa campagne sous le signe de la transparence et de la lutte contre la corruption. L’éclatement du “Fifagate” mercredi représente pour lui la meilleure publicité possible. “Nous devons être plus ouverts, plus transparents dans la façon dont nous faisons les choses. Il n'y a rien à cacher, à mon avis, et il ne faut pas qu'il y en ait“, martèle-t-il en soutenant que la FIFA “mérite une gouvernance de classe mondiale” et doit représenter “une organisation de service et un modèle d'éthique“.
Seul bémol : au-delà des beaux discours, le programme du Jordanien sonne un peu creux. Il dit vouloir mettre en place des réformes sur dix ans dans le cadre d’un dialogue mené avec les 209 fédérations membres de la FIFA. “Je ne viens pas pour dicter. J’ai mes idées et des projets que je veux mettre en oeuvre, mais je dois écouter mes collègues.”
Il dispose de soutiens prestigieux
Considéré comme modeste et travailleur, le Prince Ali a reçu des soutiens de marque. “Je le connais bien. Il a toute la légitimité pour occuper les plus hautes responsabilités“, jure Michel Platini. Jeudi, le Premier ministre anglais David Cameron a également déclaré : “Nous sommes pleinement derrière la FA (Fédération anglaise), qui soutient la candidature du prince Ali“.
Luis Figo et Michael Van Praag se sont également retirés de la course à la présidence pour soutenir le Jordanien. Au-delà de l’aspect symbolique, il en faudra sans doute davantage pour déloger Sepp Blatter, qui bénéficie de solides alliés, de son piédestal.