La France affronte le Maroc en match amical, vendredi, au Stade de France, au cours d'une rencontre au goût particulier pour les nombreux Lions de l’Atlas qui bénéficient de la double nationalité. Les Marocains ont promis d’en faire une fête, même des média n'ont pu s’empêcher de faire le rapprochement entre cette confrontation et celle qui avait opposé les Bleus à l’Algérie, en 2001, et qui avait pris fin sur un envahissement de terrain.
« Vendredi, je vais jouer pour mon pays d’origine, le Maroc, contre mon pays adoptif, la France. » C’est ainsi que le défenseur de Valenciennes Abdesslam Ouaddou résume la rencontre qui oppose les Bleus aux Lions de l’Atlas, ce vendredi, au Stade de France. Au total, huit des trente joueurs sélectionnés par Henri Michel à l’occasion de ce match amical évoluent en France. Parmi eux, la plupart, comme les trois Marocains de l’AS Nancy Loraine, Youssef Hadji, Moncef Zerka et Michaël Basser Chrétien, né de mère française et de père marocain, possèdent la double nationalité.
« Je suis autant Français que Marocain. Mais quand la France joue, je suis pour la France. Toute la famille du côté de mon père est 100 % marocaine et c’est un grand honneur de défendre ces couleurs », explique Michaël Basser Chrétien. De son côté, l’attaquant bordelais Marwane Chamakh a même effectué ses premiers pas internationaux en Bleu, avec les moins de 19 ans, avant de choisir le Royaume alaouite. « Ce match aura une saveur très particulière, assure-t-il. Il y a vraiment longtemps que je l’attendais. Quel que soit le résultat, ça sera une grande fête. »
Maroc, Algérie, tous sauvageons
Sauf que des journalistes, qui ont définitivement fait le lien entre Algérie-Maroc-Maghreb-sauvageons, n’ont pu s’empêcher de rappeler à Raymond Domenech l’envahissement du Stade de France lors du match amical France-Algérie du 6 octobre 2001. « On ne va pas faire injure aux Marocains en pensant que la même chose peut arriver. Mais la seule chose qu’on peut dire à ceux qui pensent faire ça, c’est “réfléchissez aux conséquences”. Nous, ont a alerté toutes les instances. On sait ce qui s’est passé une fois mais on n’est pas inquiet »… a répondu le sélectionneur de l’équipe de France, en général plus mordant en conférence de presse.
Michaël Chrétien, invité lui aussi à réagir sur ce point par le site Sport 365, se souvient que « la fête avait été un peu gâchée » avec l’Algérie, mais assure ne pas s’inquiéter. Pour rappel, des supporters avaient envahi la pelouse du Stade de France quelques minutes avant la fin de la rencontre France-Algérie, dans un geste qui tenait plus de l’exultation que de l’agressivité. Aucun mouvement de panique n’avait suivi mais l’entraîneur de l’équipe de France, Roger Lemerre, à en croire ses gestes en direction de l’arbitre, ne souhaitait pas reprendre le match.
30 joueurs sélectionnés côté marocain
Côté terrain, le Maroc va affronter une équipe de France affaiblie par l’absence probable de son milieu gauche Florent Malouda, de Nicolas Anelka, très bon lors de ses dernières apparitions en Bleu et de Jérémy toulalan, décisif contre la Slovénie. Les trois joueurs sont arrivés blessés à Clairefontaine et Domenech pourrait les préserver en vue du match de qualification à la Coupe d’Europe, mercredi prochain, face à l’Ukraine. D’une manière générale, les regards de tous les joueurs français risquent d’être tournés vers la rencontre Italie-Ecosse, le lendemain, qui peut voir la France qualifiée avant même d’avoir joué mercredi si les Nero Azzuri battent les Ecossais.
Henri Michel, de son côté, n’a pas vraiment le droit de se tromper. Le sélectionneur français a été rappelé en août dernier après avoir dirigé les Lions de l’Atlas de 1995 à 2000. Son objectif : préparer le Maroc à la Coupe d’Afrique des Nations 2008, au Ghana, et faire beaucoup mieux qu’en 2006, en Egypte, où la sélection avait été sortie de la compétition sans inscrire le moindre but ! Si Youssef Hadji continue d’être aussi percutant qu’il l’est depuis le début de la saison, avec l’ASNL, second de Ligue 1, Henri Michel peut envisager de belles choses.
En attendant, pour se faire une idée du potentiel marocain, le sélectionneur a appelé pas moins de 30 joueurs en provenance du Maroc, de France, des Emirats Arabes Unis, de Grèce, de Chypre, d’Espagne, d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Ukraine ou encore d’Angleterre… Il a également rappelé le milieu du FC Porto, Tarik Sektioui, qui a gratifié son public d’un but splendide, face à Marseille, lors de la dernière journée de Ligue des Champions. Lors de leur dernière confrontation, le 6 juin 2000, à Casablanca, dans le cadre du défunt Tournoi Hassan II, la France l’avait emporté par 5 buts à 1 face au Maroc. Les Lions l’avaient emporté aux tirs aux buts, deux ans plus tôt, au cours du même tournoi.