Mardi 14 octobre 2008, au Stade de France, va être un jour particulier pour Hatem Ben Arfa. Il devrait disputer sous le maillot de l’équipe de France de football un match contre l’équipe de Tunisie, d’où vient sa famille. Placé sous le signe de l’amitié, ce match amical devrait prendre une autre tournure que le France-Algérie de 2001 qui avait vu le public envahir la pelouse ou le dernier France-Maroc au cours duquel une partie du public marocain avait sifflé la Marseillaise.
La France contre la Tunisie, un match forcément spécial pour Hatem Ben Arfa qui va jouer avec les bleus mais qui aurait très bien pu porter le maillot des Aigles de Carthage. Né à Clamart, le petit prodige de Marseille, formé à Lyon, a été sollicité en 2006 pour intégrer l’équipe de Tunisie dans le cadre de la Coupe du Monde en Allemagne. Mais né et formé en France, Hatem n’a jamais hésité avant d’opter pour le maillot bleu, même si la Tunisie reste très présente dans sa vie. « Ce sera un match spécial puisque je suis d'origine tunisienne », a-t-il déclaré en conférence de presse. « Je suis très content de jouer contre la Tunisie, j'ai beaucoup de famille là-bas, j'y vais tout le temps. Alors ce sera spécial. Emouvant ? Marrant ! »
Hatem Ben Arfa est parrain de cette rencontre, placée sous le signe de l’amitié. 00216, le magazine gratuit des Tunisiens de l’étranger à organisé avec l’agence Sopi Communication une opération spéciale « match de l'amitié », parrainée par l'attaquant français, symbole de cette double culture. Dans ce cadre, « 15 000 chéchias (bérets tunisiens) dédicacées d'Hatem Ben Arfa et décorées aux couleurs des deux pays seront distribuées à l'entrée du stade ». Avec plus de 650 000 Tunisiens ou Français d'origine tunisienne vivant en France, les responsables de cette opération souaihaitent que la fête soit sur le terrain comme sur les gradins.
L’objectif est de montrer un tout autre visage que le France-Algérie d’octobre 2001 qui avait vu une partie (très minoritaire) du public envahir la pelouse à un quart d’heure de la fin du match, ou même que le France Maroc de novembre 2007 ou l'hymne français avait été sifflé. Mais les relations entre la France et la Tunisie sont au beau fixe, le Président français Nicolas Sarkozy n’ayant pas hésité en avril dernier à féliciter son homologue tunisien Ben Ali qui « a fait le choix volontaire de la démocratie »… au grand dam des organisations humanitaires qui ne partagent pas du tout ce point de vue. Mais de tout cela, Hatem Ben Arfa ne parle pas, son envie de jouer au football et de donner du plaisir aux spectateurs de tout bord est ce qui lui importe le plus aujourd’hui. Et, il faut l’admettre, un match réussi dans une ambiance de partage et d’amitié, cela serait effectivement une bonne chose.