Gabon : à quoi joue Dieudonné Ndoumbou Likouni ?

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Alors que sa mission à la tête du comité de normalisation, mis en place par la FIFA pour revisiter les textes de la Fédération gabonaise devait initialement s'achever le 15 novembre, Dieudonné Ndoumbou Likouni a vu son mandat être prolongé jusqu'au 31 décembre par l'instance mondiale du ballon rond. Une décision qui a de quoi interpeller.


Le Gabon n'est visiblement pas encore prêt de voir un nouveau président à la tête de sa fédération de football. A la suite de la mise en place d'un comité de normalisation par la FIFA, le 16 d'avril, afin de remettre de l’ordre au sein de l'instance dirigeante du football gabonais, après l’élection controversée de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, la mission du dit comité était sensée s'achever le 15 novembre, avec entre temps de nouvelles élections à la tête de la FEGAFOOT, prévue le 31 octobre.

Pas de nouveaux textes, ni d'élections en 6 mois

Sauf que ce calendrier ne tient plus étant donné que la FIFA vient d'annoncer la prolongation du mandat du comité jusqu'au 31 décembre 2013, et par la même occasion de Dieudonné Ndoumbou Likouni à sa tête. Une décision qui doit permettre au comité de finaliser la révision des statuts de la Fédération et d’organiser les élections. Sauf que, depuis la mise en place de ce comité, soit 6 mois maintenant, comment expliquer que les nouveaux textes ne soient toujours pas entrés en vigueur, ou au minimum envoyés à la FIFA pour une étude ? Mystère.

En 6 mois, le comité et son président n'avaient que deux missions à accomplir : revoir les textes de la Fédération gabonaise et ainsi permettre l’organisation de nouvelles élections à la tête de la FEGAFOOT. Eléctions initialement prévues à la fin du mois, mais qui ne devraient pas avoir lieu étant donné que la mission du comité a été prolongée.

Un retard imputable en partie à Dieudonné Ndoumbou, d'après nos informations à Afrik-Foot, qui s'est au fur et à mesure écarté de sa mission initiale, pour aller au delà de ses prérogatives avec le comité. Dernier exemple en date, sa volonté de sonder des sélectionneurs pour succéder à Paulo Duarte à la tête de l'équipe nationale (notamment Paul Leguen et Hervé Renard), alors que cette tâche revient au futur président de la Fédération gabonaise et à son bureau.

Un dépassement des prérogatives du comité

Alors pourquoi des entraîneurs sont-ils régulièrement annoncés pour reprendre en mains les Panthères ? Pourquoi Dieudonné Ndoumbou a-t-il en personne demandé à la FIFA une prolongation de son mandat de trois mois (il a même reçu une réponse de son courrier envoyé) ? Et surtout pourquoi est-ce qu'une délégation de la FIFA doit une nouvelles fois se rendre au Gabon pour revoir certains points des nouveaux textes, qui auraient déjà du être soumis ? Aucune réponse pour l'heure du côté du comité de normalisation et de son président.

Même son de cloche du côté de la FIFA, qui laisse traîner ce dossier alors qu'une Fédération se retrouve depuis bientôt 6 mois sans président à sa tête. Par le passé, l'instance s'est pourtant montrée beaucoup moins souple sur un tel sujet…

Alors, quelles sont les réelles raisons de cette prolongation de mandat ? Les nouveaux textes ont-ils réellement été travaillés ou se dirige-t-on une nouvelle fois vers la découverte d'un travail bâclé par des dirigeants qui ont pris goût au pouvoir et ne souhaite plus le céder (comme trop souvent sur le continent) ?

De l'opinion générale au Gabon, l'avenir de la sélection nationale est lié aux élections à la tête de la FEGAFOOT et donc nécessairement à la fin du mandat du comité de normalisation. Une fin de mandat qui est repoussée au moins jusqu'à la fin de l'année… avant peut-être un nouveau report, sait-on jamais. Sauf qu'en attendant, c'est bel et bien le football gabonais qui en pâtit.

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Mansour Loum