Prévues pour le 28 décembre, les élections à la tête de la Fédération gabonaise sont plus que jamais menacées d'un report. Les pressions s'accentuent afin que le scrutin soit reporté de quelques mois, afin que le pouvoir puisse placer un candidat. Les deux actuels prétendants au poste de président pourraient même être prochainement convoqués.
Les élections à la présidence de la Fédération gabonaise auront-elles bien lieu à la date prévue, ou se dirige t-on vers un simulacre de scrutin ? Initialement programmé pour le 28 décembre, le vote semble plus que jamais devoir être reporté. Telles sont les informations qui nous sont remontées depuis le pays des Panthères, où les deux seuls candidats déclarés pour le poste, Pierre Alain Mounguengui et Jean de Dieu Moukagni Iwangou ont du mal à mener campagne.
La faute à une pression exercée sur les deux hommes. Les deux camps ont fait écho à notre rédaction de tentatives de déstabilisation afin de repousser la date du scrutin. Ils pourraient ainsi être prochainement “convoqués par le pouvoir, du côté du Palais du Bord de Mer“, nous indique t-on. Convocation dans le but d'obtenir d'eux qu'ils se positionnent en faveur d'un report des élections, ce qui passerait mieux auprès du grand public, ou alors qu'ils renoncent simplement à se présenter. Des pressions qui vont jusqu'à toucher le Comité de normalisation.
Le Pouvoir cherche à placer son candidat
Au mois de novembre, l'instance avait réuni ses membres pour valider les statuts de la Fédération et décider de la date du scrutin. La question d'une éventuelle prolongation du mandat du Comité de normalisation avait alors été jugée inopportune. Sauf que depuis, le président du Comité, Dieudonné Likouni Ndoumbou, s'est fait remarqué dans les médias locaux en évoquant des soucis de trésorerie empêchant la tenue des élections.
Alors pourquoi ce changement de position ? D'autant plus que cet argument de la trésorerie paraît peu crédible lorsque l'on sait que le Gabon est près à sortir le chéquier pour organiser des matches amicaux de prestige, comme contre le Brésil ou encore le Portugal (l'Espagne ayant été un temps annoncée, avant que les discussions finissent par ne pas aboutir).
La FIFA n'intervient pas
Un revirement qui laisse clairement entrevoir les agissements de certains dans le but que ces élections ne se déroulent pas le 28 décembre, comme déjà évoqué. Ce qui laisserait alors le champ libre au pouvoir pour venir placer son candidat, alors que la date limite de remise des dossiers de candidatures est déjà dépassée.
Une thèse qui, si elle se vérifie, pourrait mener ce candidat à la présidence de la Fédération et par conséquent donner lieu à une main-mise indirecte du gouvernement sur la FEGAFOOT. Ingérence pourtant interdite par les statuts de la FIFA, dont la gestion de chaque fédération est indépendante des Etats. Sauf que dans ce dossier, la FIFA est pour l'heure toujours muette.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir envoyé des émissaires au Gabon afin d'assister à la validation des nouveaux statuts de la Fédération. En cas de désistement des candidats Mounguengui et Moukagni Iwangou, il y aura nécessairement report du vote, le temps d'ouvrir à nouveau les candidatures et de valider les dossiers des nouveaux prétendants. Ce qui impliquerait nécessairement une prolongation du mandat du Comité de normalisation… Le floue persiste donc pour l'heure, avec une seule certitude : c'est le football gabonais dans son ensemble qui risque de trinquer.