Gabon : Patrice Neveu attend toujours son argent [Exclu]

Cela fait un an que la FIFA a condamné le Gabon à payer à l’ancien sélectionneur français des Panthères, Patrice Neveu, plus de 522 000 euros. Et contrairement à ce qu’ont affirmé les autorités gabonaises le 17 avril dernier, le technicien n’a toujours rien reçu. Le Gabon risque toujours des sanctions sportives.

Le 17 avril dernier, plusieurs titres de la presse gabonaise annonçaient que le litige entre Patrice Neveu et le Gabon était définitivement terminé. L’Etat, qui avait décidé d’honorer la dette de la Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT) d’un montant de 522 883,66 euros, venait visiblement d’effectuer le virement sur le compte en banque du Français.

Certains médias avaient même publié la preuve de ce virement par le Trésor Public gabonais depuis la Banque des Etats de l’Afrique Centrale sur le compte français du technicien, sans même prendre la peine de masquer les coordonnées bancaires de ce dernier, passablement irrité, ainsi que son avocat Maître Christophe Bertrand, par ce manque de respect de la confidentialité de ses informations.

“Rien n’a été crédité sur le compte“

Une semaine plus tard, Neveu et son conseil n’ont toujours pas vu arriver le moindre euro selon nos informations.

« Le 24 avril 2024, la FIFA avait condamné le Gabon, pour licenciement abusif (en octobre 2023, après une élimination en qualifications pour la CAN 2024, alors qu’il était sous contrat jusqu’au 31 mars 2025 avec un salaire mensuel de 30 500 euros ndlr) en lui donnant quarante-cinq jours pour payer. Comme cela n’avait pas été respecté, nous avions de nouveau saisi la FIFA. L’Etat gabonais, qui avait accepté de payer cette dette, avait jusqu’au 10 avril 2025 pour le faire. Il ne l’a pas fait. Comme vous, nous avons vu ces articles avec la copie de l’ordre de virement en date du 17 avril 2025, mais rien n’a été crédité sur le compte de mon client », explique Maître Bertrand, contacté le mercredi 23 avril, en exclusivité pour Afrik-Foot. Patrice Neveu, joint ce jeudi 24 avril un peu avant 19h, confirme ne pas avoir reçu le virement soi-disant effectué depuis Libreville.

Le Gabon risque gros, tout bénef pour la Côte d'Ivoire ?

La FIFA, que l’on a connue réactive pour faire appliquer les sanctions qu’elle prononce, avait donné cinq jours au Gabon pour valider le virement et à Neveu pour en confirmer la bonne réception.

« Nous avons contacté l’instance pour lui signifier que l’argent n’était pas arrivé. Celle-ci a donc laissé jusqu’au vendredi 25 avril avant minuit pour s’acquitter de cette dette, faute de quoi la Commission de discipline de la FIFA sera de nouveau saisie, et pourrait prendre des sanctions sportives, comme le retrait de points à la sélection nationale lors des qualifications pour la Coupe du Monde », ajoute Maître Bertrand.

Le Gabon occupe en effet la seconde place du Groupe I après six journées (sur dix), avec quinze points, à une seule unité de la Côte d’Ivoire, qu’il recevra au mois de septembre à l’occasion de la 8^e journée.

« Ici, on pensait tous que la dette avait été réglée, avec la communication du gouvernement relayée par la presse. Si la FIFA retire des points au Gabon, et que celui lui coûte une première participation au Mondial, ce serait une très mauvaise nouvelle pour les joueurs, le staff et les supporters. J’espère que cela va vite s’arranger. Mais vraiment, on fait tout à l’envers ici», souffle un ancien international sous couvert d’anonymat.

Le retrait, ne serait-ce que d’un simple point au classement, pourrait en effet coûter très cher au Gabon, sportivement, mais également en termes d’image et de rentrées financières. En effet, une participation à une phase finale d’une Coupe du Monde rapporte à chaque fédération plusieurs millions d’euros. Lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, la FIFA avait versé 8,7 millions d’euros aux sélections éliminées dès le premier tour, à laquelle s’était ajoutée une prime de qualification de 1,4 millions d’euros. Du côté d’Abidjan, Bouaké ou Yamoussoukro, cette affaire va être suivie avec beaucoup d’attention…