Le quart de finale de la CAN 2012 entre le Gabon et le Mali s'annonce plus ouvert que jamais. Si les supporters des Panthères ne songent qu'à la victoire, Gernot Rohr, le sélectionneur, se méfie d'une équipe du Mali solide à défaut d'être impressionnante. D'autant qu'Alain Giresse, le coach des Aigles, connaît bien le Gabon pour y avoir passé quatre ans.
(de notre envoyé spécial à Libreville)
Afrik-foot: Gernot, est-ce que le match face au Mali est le plus important de l'histoire des Panthères ?
Gernot Rohr: Les trois premiers matches étaient aussi importants. Ce quart de finale face au Mali, c'est un plat de résistance pour moi. C'est une occasion unique de faire une demi-finale. Ce qui n'a jamais été réalisé par le Gabon. C'est un match qui peut permettre à mes joueurs de rentrer dans l'Histoire. Mais il ne faut pas qu'ils y pensent: il ne faut pas qu'ils ne se mettent pas de pression maintenant.
Le Mali, entraîné par Alain Giresse, vous connaît très bien. Quelles sont vos chances de victoire ?
Donner le Gabon vainqueur, ce n'est pas le discours des Maliens, effectivement. (ironique) Eux qui semblent nous connaître si bien devraient nous battre. C'est une formalité, non? Maintenant, après un début de compétition un peu poussif, avec des doutes, mes joueurs sont en confiance, ils ont fait du bon travail. Mon équipe a mûri. Je n'envisage pas une élimination. Même si Dieu décide parfois autrement, je crois que l'on va continuer.
Sur le banc d'en face, il y a Alain Giresse, une vieille connaissance pour vous et les Panthères qu'il a entraînées pendant quatre ans (2006-2010). Est-ce un handicap pour vous ?
Non, on part à chances égales. C'est du 50-50, je pense. Même si on part avec un petit avantage car on va jouer à domicile, devant notre public. On est prudents, on respecte l'adversaire. Je respecte cette équipe pour la qualité de son effectif mais je ne crains rien. Je suis admiratif devant le palmarès de certains joueurs. Nous, on n'a personne qui joue au Barça. Mais on a aussi évolué contre des grands joueurs du Maroc, de la Tunisie… et cela ne nous a pas empêchés de gagner. Notre mission, c'est de franchir ce quart de finale avec notre cœur, notre technique, notre solidarité. De grandir à travers ce match sur le continent africain en s'ouvrant le chemin des demi-finales.
Quels sont vos favoris pour cette compétition ?
Après la Côte d'Ivoire et le Ghana, qui sont les grands favoris, tout est ouvert derrière. Il faudra surveiller la Zambie, le Soudan. Les quarts de finale vont déjà nous donner une indication pour la suite.