Guinée : le stade Saifoulaye de Labé dans un état déplorable !

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Le stade régional de Saifoulaye de Labé (ville située à plus de 400 km
de la capitale Conakry), et inauguré en 1998 en grandes pompes est dans un état de dégradation très avancée. Il est à l’abandon. Notre
reporter qui vient d’y séjourner a fait son constat.


De notre correspondant au stade de Labé

Il est 17 heures le samedi 4 janvier lorsque nous pénétrons à
l’intérieur du stade Saifoulaye de Labé. On constate que l'aire de jeu
est occupée par deux équipes qui jouent dans un terrain où le gazon a
rendu l’âme depuis des lustres. La poussière vous accueille à bras
ouvert. Mr Aboubacar Diakhaby, membre de la Ligue régionale de
football de Labé affirme que c’est dans les années 1996 que l’Etat
Guinéen a accordé la construction de ce stade et qu’à l’époque c’était
Mory Kaba qui était directeur préfectoral de la jeunesse de Labé.

Et d’ajouter : “Il s’est battu au niveau du ministère de la Jeunesse
pour l'obtenir par la grâce de Dieu. Les choses se sont bien passées.
Moi-même j’ai participé à la construction du stade. Vraiment c’était un bijou à l’époque. Il a été inauguré en 1998. Il était aux normes internationales. Nous avions même reçu la visite des membres de la CAF et la FIFA pour apprécier les installations.

Mr Diakhaby se rappelle qu’à la même occasion, des matches internationaux ont été organisés. Et de révéler : “Le Togo a joué
contre la Guinée ici à Labé. Le stade a abrité même la Coupe africaine militaire qui a été remportée à l’époque par l’Egypte. Le Fello Star de Labé a joué un match international ici contre une équipe gambienne à l’occasion de la Coupe africaine des clubs.

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Une enceinte à l'abandon, aucune action du ministère

Le stade est complètement dégradé. Le dispositif sanitaire, les toilettes, les infrastructures, les clôtures, les panneaux publicitaires, la grille de protection, les meubles, tout est dégradé. Il faut pratiquement tout reprendre à Zéro. A l’heure du jeu, c’est la poussière qui étouffe les spectateurs et les acteurs sur le terrain. On ne peut même pas y respirer. C’est extraordinaire. La responsabilité incombe au ministère de la jeunesse. Bien sûr, il y a eu beaucoup de missions qui sont venues relever les dégradations. Mais il n’y a pas eu de suite. Pratiquement, c’est au vu et au su de tout le monde. Donc vraiment, il suffit d’un peu de volonté pour reprendre les choses en mains“, précise notre interlocuteur.

Mr Diakhaby est amer. “Malheureusement en Guinée, nous sommes prêt à construire mais il n’y a pas d’entretien. C’est une question d’entretien et de gestion. Le stade n’est pratiquement pas géré. Depuis toujours c’est une infrastructure qui a été financé par le ministère de la Jeunesse. Mais, malheureusement la gestion n’a pas suivi. A un moment donné, le Fello Star de Labé gérait le stade. Par la suite, la gestion lui a été retirée et le stade est resté à l’abandon. En plus, il n’y pas de terrain de proximité pour permettre aux jeunes du quartier et du voisinage de s’entraîner. Donc tout le monde s’abat sur ce terrain. Pourtant ce n’est une infrastructure qui a été construite pour des entraînements, c’est tout juste pour des matches.

Le Stade peut-il accueillir des matches de CAN en 2019 ?

Mr Diakhaby conditionne cette possibilité à la restauration du stade.
Et il précise : “En réalité, le stade répond aux normes internationales. Donc en le restaurant et en le reconstruisant, il peut abriter une compétition africaine. Nous demandons vraiment à toutes les bonnes volontés, surtout à l’Etat guinéen, de prendre toutes les mesures pour reconstruire ce stade. Parce que c’est dans l’intérêt du pays. Il ne suffit pas de construire, il faut aussi entretenir et mettre un comité de gestion. Il y a un comité de gestion mais c’est purement théorique car il ne gère rien. Il y a aucun moyen, même pas une réunion.

Et de conclure : “Nos démarches se sont arrêtées au niveau du bureau régional. Nous ne sommes pas allés très loin. Il y a d’autres voix qui peuvent aller plus loin. Nous lançons un appel à toutes les autorités de mettre la volonté qu’il faut pour reconstruire ce stade qui était un bijou et une fierté pour la Guinée.

Le stade est devenu un lieu de dépravation

Le Préfet de Labé, Commandant Mamadou Lamarana Diallo que nous avons interrogé par rapport à la possibilité de restauration du stade ouvre une lueur d’espoir et déclare : “Je peux vous rassurer que le Stade Saifoulaye de Labé sera restauré. Nous avons dans notre plan d’action ce projet et nous voulons profiter des festivités du 56e
anniversaire de notre indépendance pour que ce stade retrouve son
lustre d’antan. C’est un devoir et une obligation pour nous. C’est un
stade qui sera cette fois-ci bien entretenu.

Ibrahima Traoré, un joueur que nous avons interrogé indique que les
autorités et les populations de Labé doivent prendre conscience qu’il
faut restaurer ce stade. “Le Stade Saifoulaye est devenu un lieu de dépravation. Des jeunes y fument du chanvre et il y a même des fous qui y vivent. C’est pour vous dire que c’est grave. Le ministère des Sports doit prendre fait et cause pour restaurer ce stade qui répond aux normes internationales et qui peut abriter des matches de Coupe d’Afrique. C’est un challenge qu’on peut relever s’il y a la volonté.

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Mohamed Diallo