JO 2012 : la nation camerounaise “comprend” ses fugueurs

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Après la fuite de 7athlètes camerounais de la délégation présente à Londres pour participer aux Jeux Olympiques, dont la gardienne de la sélection de football féminin qui a initié le mouvement, les Camerounais disent, dans leur écrasante majorité, comprendre cet acte de leurs sportifs.


(De notre correspondant à Yaoundé)

La nouvelle de la fuite des 7 athlètes camerounais au cours des Jeux Olympiques de Londres 2012 a fait le tour du monde. L’image du Cameroun ,déjà mise à mal par la corruption, a d’avantage été affectée par cette nouvelle frasque. Mais au pays des Lions Indomptables, le regard porté sur cette affaire est tout autre. Pour Paul Benjamin, jeune athlète, “les sportifs camerounais qui ont fuit ont bien agi car ils n’avaient pas un autre moyen pour s'en sortir.

Et le jeune homme de rajouter: “Imaginez-vous, pour préparez les compétitions internationales, c’est très difficile. La Fédération ne met aucun moyen à votre disposition. On ne commence à penser à vous qu’à quelques semaines de la compétition. Regardez vous-même au sein des autres nations, elles prennent au moins 4 ans pour préparez leurs athlètes. Aucun athlète camerounais ne peut se préparer au pays et aller obtenir une médaille aux JO. Si moi-même j’avais l’opportunité, je ne rentrerais pas.

Absences d’infrastructures

Du coté des anciens sportifs, l’on semble également partager ce point de vue. “Lorsqu’un athlète part en compétition comme cela, il voit les conditions dont bénéficient les sportifs des autres nations et du coup, cela lui donne envie de rester, histoire d'avoir une meilleure vie. Car à dire vrai, ici au Cameroun c’est la misère pour les athlètes“, confie une ancienne championne qui a requis l’anonymat.

Il faut reconnaître que pratiquer un sport de haut niveau au Cameroun n’est pas une chose aisée. L’absence d'infrastructures n'est déjà plus à démontrer. Les athlètes sont très souvent obligés de s’entraîner dans les conditions extrêmement difficiles. Lors des récents Championnats africains d’athlétisme au Bénin, le président de la Fédération camerounaise d’athlétisme déplorait encore cette situation. “Le Cameroun a longtemps triché avec de vielles infrastructures et aujourd'hui la réalité nous rattrape. Le problème d'infrastructures se pose avec acuité chez nous alors qu'un petit pays comme le Bénin a plusieurs pistes modernes pour la pratique de l'athlétisme“, confiait-il. Pour essayer d’apporter une solution à ce problème, le gouvernement a lancé en 2010, un programme de développement d’infrastructures sportives (PNDIS) qui tarde encore à montrer ses fruits. Quand on dit qu'au Cameroun tout est affaire de patience…

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Christophe Lele