L’« affaire Barthez », le verdict

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Fabien Barthez a écopé de trois mois de suspension ferme, suite aux incidents qui avaient émaillé la rencontre « amicale » entre le WAC Casablanca et l'Olympique de Marseille, le 12 février dernier. Il a été reconnu coupable d'avoir craché sur l'arbitre lors du match. Il risquait 6 mois de suspension ferme.


La commission de discipline de la Fédération française de football (FFF) a finalement été moins dure que prévu avec Fabien Barthez. Le gardien de buts de l'Olympique de Marseille (OM), reconnu coupable d'avoir craché sur l'arbitre lors de la rencontre WAC (Casablanca)- OM, le 12 février, a été sanctionné de six mois de suspension dont trois avec sursis. Il était sous le coup d'une suspension ferme de 6 mois, qui aurait eu des conséquences radicales sur son avenir.

En effet, Barthez avait prévu de prendre sa retraite à la fin de la saison 2005-2006 et avait un moment envisagé de se retirer plus tôt en cas de sanction lourde. La sanction ne le privera pas des quatre prochains matches officiels de l'équipe de France, qualificatifs pour la Coupe du monde 2006 (Iles Féroé et Irlande, en septembre ; Suisse et Chypre, en octobre). De son côté, le club marseillais, qui devra également s'acquitter d'une amende de 1 000 euros, a 10 jours pour faire appel. La sanction de Fabien Barthez est applicable à compter de lundi prochain, à minuit. Le joueur olympien pourra donc jouer samedi soir à Nantes (34e journée du Championnat), mais manquera la fin du championnat de Ligue 1.

Les « petits-ponts » de la discorde

Retour sur les faits. Le 12 février dernier, à Casablanca, le match qui se déroule entre le WAC-Casablanca et l'OM n'a rien d'amical. « La rencontre devait permettre aux Marseillais de s'entraîner dans des conditions de match et aux Marocains de s'étalonner face à un adversaire respecté sur le plan international », précise L'Equipe. Sur la pelouse, le climat est tendu, échauffourées, insultes et coups se succèdent… Fabien Barthez, qui a été remplacé au bout de 27 minutes de jeu, bondit du banc de touche, se précipite sur l'arbitre marocain Abdellah el-Achiri, et lui crache dessus. L'arbitre stoppe le match à la 80e minute…

Hammouda Benchifra, capitaine du Wydad, interrogé par L'Equipe, accuse Fabien Barthez d'avoir proféré sur le terrain des insultes à caractère discriminatoire. Il se souvient : « Nous sommes des joueurs amateurs et, pour nous, rencontrer le grand OM, c'était une énorme récompense. Dans ce genre de match, les plus ‘petits' essayent toujours de briller face à leurs idoles. Tenter des petits ponts, c'est normal pour nous et ce n'est pas se moquer de l'adversaire. Les Marseillais ne l'ont pas accepté et cela a dégénéré. » Cette histoire ne serait donc qu'un malentendu ? « Les supporters répondaient par des olé olé qui ont fortement déplu aux Marseillais. Il y a eu des petits ponts, c'est vrai, et un but injustement refusé pour hors-jeu à l'OM. Ici, au Maroc, le petit pont n'est pas considéré comme un manque de respect, alors qu'en France on dit que les joueurs tentent ce geste pour se moquer de l'adversaire. D'où l'incompréhension », explique Jacky Bonnevay, l'entraîneur français du WAC.

Regrets tardifs

Malgré cette « incompréhension », reste que Barthez est accusé par plusieurs joueurs marocains d'avoir proféré des insultes « racistes ». Tout comme Frédéric Déhu, impliqué dans la longue échauffourée qui mettra fin à la rencontre… A noter : la commission de discipline de la FFF, qui devait aussi se prononcer sur le cas Déhu, jeudi soir, a classé son dossier « sans suite ». Cette triste affaire a sans doute écorné pour longtemps l'image de demi-dieu qu'avait Barthez au Maroc. Les joueurs, tout comme les fans marocains, sont déçus. D'autant plus que le gardien de buts a mis du temps à s'excuser.

Après avoir dit qu'il ne regrettait pas et avait « suffisamment d'éléments pour ne pas [se] sentir coupable », il a fait son mea culpa, dimanche dernier, dans l'émission Téléfoot, déclarant qu'il « regrettait » mais « n'était pas coupable ». Puis, mardi, sur Europe 1, il avouait avoir commis “une bêtise”.

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Olivia Marsaud