Issa Hayatou, le président de la Confédration africaine de football, aurait autorisé les Lions Indomptables à terminer la Can 2004 avec leur nouvelle tenue. Avant sans doute qu'elle ne soit interdite par la Fifa, comme ce fut le cas en 2002.
Les tenues des Lions Indomptables se suivent et se ressemblent. Pas du point de vue esthétique, mais pour la polémique qu'elles suscitent depuis deux ans. Après 2002 et l'interdiction du maillot débardeur par la Fédération internationale de football (Fifa), Puma, l'équipementier de l'équipe nationale du Cameroun, a récidivé. Objet de la controverse : l'UniQT. Le nouvel équipement, qui se porte très près du corps, est constitué d'une seule pièce, short et maillot, s'enfile par les jambes et se ferme au niveau des épaules, par le biais de fermetures éclair. Une « tenue qui va contre les lois du jeu », pour Sepp Blatter, le Président de la Fifa . « C'est la deuxième fois que Puma contrevient aux lois du jeu. Il y a deux ans, au cours de la Coupe d'Afrique des nations, au Mali, le même équipementier avait fait jouer les Camerounais dans une tenue sans manches. Nous avions protesté. Alors nous sommes surpris que cela se répète une nouvelle fois, sans que nous ayons été consultés au préalable », a-t-il expliqué au cours d'une conférence de presse, à Tunis, le 23 janvier dernier. Avant même la présentation officielle de l'UniQT, deux jours plus tard, lors du premier match des Lions dans la Can 2004.
Pour Puma, « ‘le tout en un' ne va pas à l'encontre des réglementations ». Que dit l'International Football Association Board ? Le texte IV des lois du jeu, consacré à la tenue des footballeurs, indique que « l'équipement de base de tout joueur comprend : un maillot ou chemisette, des culottes (…), des chaussettes, des protège-tibias et des chaussures ». Des sanctions immédiates sont même prévues en cas de non respect de cette loi. Mais celle-ci ne précise pas si ces différents éléments doivent être indépendants les uns des autres. Cela semble pourtant aller de soit pour le président de la Fifa. Lors de son intervention, Sepp Blatter avait laissé à la Confédération africaine de football (Caf) le choix d'autoriser ou non le Cameroun à terminer la compétition avec sa tenue. Mais « pour ce qui est des compétitions organisées par la Fifa, l'équipement va contre les lois du jeu », avait-il précisé.
En sursis
Selon Cameroon Tribune, le comité d'organisation de la Can (Cocan) avait autorisé les Lions Indomptables à porter leur tenue jusqu'à la fin des matchs de poule. Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) aurait même trouvé de nouveaux équipements à ses protégés, en collaboration avec Puma, pour les quarts de finale. Dernier retournement de situation, le président de la Caf, le Camerounais Issa Hayatou, fraîchement réélu, aurait finalement autorisé les Lions Indomptables à porter leur ensemble jusqu'à la fin de la compétition.
Iya Mohamed, le président de la Fecafoot, est même venu démentir Sepp Blatter en ce qui concerne la collaboration de Puma et des instances internationales. Celui-ci a expliqué à Cameroon Info avoir personnellement eu un échange avec des responsables de l'équipementier allemand, au sujet de l'UniQT, en présence « des hommes de droit et d'autres autorités compétentes ». Concluant : « Il n'y a pas de raison pour disqualifier ces maillots ! » Le dernier mot reviendra néanmoins à la Fifa, qui statuera les 26 et 27 février prochains.
Seul vainqueur de la controverse : Puma, qui profite pleinement de ce battage médiatique (auquel nous contribuons modestement) et de ses mannequins hors catégorie. L'UniQT a spécialement été conçu pour les Lions Indomptables, car il « demande une attitude et un physique spécial », indique-t-on chez l'équipementier allemand. Inutile de se ruer dans les boutiques pour prouver le contraire, la tenue ne sera pas commercialisée pour le commun des mortels !