L'instance internationale du ballon rond envisage de durcir les sanctions en cas d'incidents racistes dans les stades et de créer un poste d'officiel spécialement destiné à repérer les actes racistes lors des rencontres. Analyse.
Mieux vaut tard que jamais. En janvier dernier, ciblé par les cris de singe des supporters adverses, Kevin-Prince Boateng (AC Milan), avait quitté le terrain en signe de protestation. Sepp Blatter, président de la FIFA, avait, dans un premier temps, désapprouvé l'attitude du milieu de terrain ghanéen, avant de faire volte-face et d'inviter le joueur à venir le rencontrer.
Il aura fallu du temps à la FIFA mais l'instance internationale est en passe de prendre enfin la pleine mesure de ce fléau que représente le racisme dans le football.
Propositions à adopter
Réunie pour la première fois lundi 6 mai, la Task Force de la FIFA destinée à lutter contre le racisme et les discriminations a émis plusieurs propositions considérables. A condition toutefois qu'elles soient approuvées par le Congrès de l'instance, qui se réunira fin mai à l’Île Maurice. Le groupe de travail, composé notamment de Kevin-Prince Boateng, de l'Américain Jozy Altidore (AZ Alkmaar) et de l'arbitre anglais Howard Webb préconise la création d'un poste d'officiel dont le rôle sera de repérer d'éventuels comportements racistes pendant les matches.
La mesure permettrait aux arbitres de pourvoir se concentrer pleinement sur le jeu. Elle faciliterait aussi la difficile collecte de preuves, “pour permettre aux comités de discipline de prendre des décisions“, précise la FIFA.
Sanctions renforcées
La Task force plaide également pour une aggravation des sanctions, en distinguant deux types d'actes racistes. Les incidents mineurs seraient passibles “d'un avertissement, d'une amende ou d'un match à huis clos“. Néanmoins, en cas de récidive ou d'acte plus grave, le groupe de travail appelle à durcir le ton. Des sanctions telles qu'un retrait de points, une exclusion de compétition ou une relégation sont envisagées.
La responsabilisation des “associations membres et des clubs vis-à-vis des actions de leurs joueurs, officiels et supporters” représente un autre axe important des propositions soumises par la Task force. L'harmonisation des sanctions est mise au centre, puisque le groupe de travail souhaite que les clubs et les associations membres exposent un “plan d’action concret présentant leur intention de combattre le racisme et la discrimination parmi leurs supporteurs.”
“Nous avons une responsabilité spéciale, car nous pouvons avoir un impact sur le football et sur la société“, a résumé Jeffrey Webb, président de la CONCACAF, qui dirige la Task force. Vous avez dit prise de conscience ?