LDC : L’Algérie, un peu trop fine bouche ?

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Mardi, le tirage au sort de la phase de groupes de la Ligue des champions a placé l’ES Sétif, l’USM Alger et le MC El Eulma, trois clubs algériens, dans la même poule. Ce cas de figure inédit fait l’objet de nombreuses critiques en Algérie. Pourtant, il présente aussi des avantages et évite de longs déplacements en Afrique subsaharienne.


Les clubs algériens voudraient-ils le beurre et l’argent du beurre ? Exceptionnellement autorisée par la CAF à engager trois clubs en Ligue des champions cette saison en raison du statut de l’ES Sétif, tenante du titre, les clubs du pays de Rabah Madjer ont franchi les tours préliminaires de la compétions les uns après les autres. Au point de tous se retrouver encore en course mardi au moment du tirage au sort de la phase de groupes. Et comme le “hasard” fait bien les choses, ça n’a pas manqué, l'ESS, l'USM Alger et le MC El Eulma ont tous été placés au sein du même groupe.

Bien qu’elle assure la présence d’au moins un club algérien en demi-finale, cette situation a le don d’agacer les principaux intéressés. “Ce tirage au sort n’obéit à aucune logique“, gronde Herada Arras, le président du MC El Eulma, qui affrontera donc ses compatriotes dans le groupe B. “Nous aurions souhaité ne pas tomber sur deux autres clubs algériens dans un même groupe. La Confédération africaine aurait pu éviter un tel scénario“, assure le dirigeant auprès de l’APS.

Revoir le système de tirage au sort

Pour étayer son argumentation, le dirigeant s’appuie sur une autre Ligue des champions… “En Europe par exemple, on ne risque jamais de verser trois clubs d’un même pays dans un même groupe. Je ne m’attendais pas d’ailleurs à ce qu’une telle option soit plausible dans une compétition africaine“, peste-t-il.

La comparaison entre la Ligue des champions européenne qui comprend huit groupes (32 clubs), et la Ligue des champions africaine qui ne comporte que deux poules (8 clubs), et limite par conséquent la marge de manœuvre, a-t-elle vraiment du sens ? Dans un cas, la phase de groupes n'est qu'un tour de chauffe, dans l'autre elle fait office de “quarts de finale” et oppose la crème de la crème du continent, les équipes qualifiées accédant ensuite au dernier carré.

Pourtant, Rabah Saâdane, l'ancien sélectionneur de l’Algérie, n'en démord pas. “Franchement, ce n'est à rien comprendre“, s’étonne le technicien. “La CAF doit revoir son système du tirage au sort, et éviter que plus de deux clubs d'un même pays tombent dans le même groupe“, avance-t-il, tout en omettant de préciser qu'il s'agit d'un cas de figure très particulier qui n'est pas appelé à sa répéter puisque la CAF limite normalement à deux le nombre de participants par pays.

Un tirage qui “évite des dépenses supplémentaires

Passée la déception, les clubs algériens s’accommodent plutôt bien de ce cas de figure inédit. “Nous devons accepter ce tirage au sort“, reconnaît Bilel Dziri, l’entraîneur adjoint de l’USMA. Même Herada Arras y voit un avantage. “Cela va nous éviter des dépenses supplémentaires, vu que nous n’allons effectuer qu’un seul voyage au Soudan (contre Al Merreikh, ndlr)“, souligne-t-il.

J’avoue que je souhaitais secrètement voir une des deux équipes algériennes figurer dans le groupe de l’Entente, mais deux en même temps…“, glisse malicieusement Kheireddine Madoui. Comme y invite l’entraîneur de l’ESS, aux clubs algériens de transformer ce tirage “un peu bizarre” en atout.

LDC : L’Algérie, un peu trop fine bouche ?

Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !