Le football burkinabè en plein marasme

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Entre les troubles qui émaillent le championnat national, l'affaire de la double nationalité du joueur Hervé Zengué ou encore la crise de résultats sur le plan international, le football burkinabè connait des heures sombres. Pour la fédération, l'éclaircie passe par plus de discipline et de rigueur dans la formation des joueurs.


Jamais une conférence de presse organisée par la fédération burkinabé de football (FBF) n'avait attiré autant de journalistes. Il faut dire que les sujets de discorde ne manquaient pas lundi au siège de la FBF tant le football burkinabè vit une période compliquée.

A commencer par le bras de fer entre la fédération et la Ligue régionale du Nord de football. En effet, suite à la mutinerie de soldats à Ouagadougou en avril, période pendant laquelle la capitale burkinabè vivait sous couvre-feu, la FBF avait décidé de reporter le match entre l'USO et l'USY (initialement prévu le 16 avril). S'en était suivi des échanges de courriers incendiaires entre la structure fédérale et la Ligue régionale.
Par la suite, un des responsables de la fédération a effectué une visite privée à Ouahigouya au cours de laquelle il a pu rencontrer Idrissa Ouédraogo et Azbdoulaye Sawadogo, respectivement présidents de la Ligue du Nord et de l'USY. Cette rencontre qualifiée de “deal“, selon Le Pays, n'a pas été du goût des autres membres de la Ligue d'où une montée des tensions entre les modérés (le président et le trésorier) et les contestataires, composés du premier vice-président et des autres membres. Et alors que le match USO-USY, reporté à quatre reprises, s'est finalement joué le 24 juillet grâce à l'accord entre les modérés et le président de l'USY, les contestataires exigent non seulement la destitution du président de la Ligue du Nord, Idrissa Ouédraogo, mais aussi la démission pure et simple du président de la FBF, Théodore Sawadogo. Ce dernier n'est pourtant pas décidé à partir, à moins qu'il ne perde la confiance de toutes les Ligues et de tous les clubs.

Autre sujet qui met le feu aux poudres, l'affaire de la double nationalité du joueur Hervé Zengué. A l'issue du match retour des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations 2012 contre le Burkina Faso en juin, la Namibie avait déposé une réserve auprès de la Confédération africaine de football (CAF), contestant la nationalité burkinabè du défenseur d'origine camerounaise. Mais Théodore Sawadogo a balayé d'un revers de la main les doutes pesant sur le joueur. “Laissez la procédure suivre son cours, a-t-il déclaré. Nous faisons foi à la CAF. Attendez que cette procédure prenne fin. Nous avons envoyé les informations en bonne et due forme. On nous a demandé son certificat de nationalité et nous l'avons envoyé. En plus, nous avons même transmis son certificat de mariage. Nous sommes sereins au niveau du Burkina Faso.

Etalons cadets riment avec nullité

Enfin, le football burkinabè vit une grave crise de résultats sur la plan international. Preuve en est l'échec retentissant des Etalons cadets à la Coupe du Monde 2011 au Mexique, terminant bons derniers de la compétition, alors qu'il avaient été sacrés champions d'Afrique 2011 au Rwanda. Pour la FBF, le fond du problème réside dans l'absence de compétitions de jeunes. D'où la création prochaine d'un championnat des moins de 15 ans. “Ceci permettra de ficher tous les jeunes qui vont s'engager avec leur vrais âges“, avance Sawadogo.

Plus généralement, le premier responsable de la FBF considère que la véritable difficulté du football burkinabè vient de la base. Selon lui, il est nécessaire de faire un travail de fond et d'instaurer de la discipline et de la rigueur dans la formation des joueurs, de la plus petite catégorie à la plus grande. Telle serait la clé pour que les joueurs du Burkina Faso puissent briller dans les championnats nationaux et internationaux.

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Olivier Loyens