Officiellement élu président du Liberia jeudi, George Weah a été chaleureusement salué par ses deux mentors, Claude Le Roy, actuellement sélectionneur du Togo, et Arsène Wenger, à la tête d’Arsenal.
Considéré comme un père par George Weah, l’entraîneur d’Arsenal, Arsène Wenger, s’était fait remarquer en félicitant un peu trop vite son ancien joueur à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle au Liberia. Maintenant que l’ancien buteur est officiellement à la tête de son pays, le technicien alsacien a pu exprimer sa joie. “Je l'ai eu au téléphone hier soir (mercredi), il m'a appelé pour m'annoncer la nouvelle. Je l'ai félicité, évidemment. Son histoire, je le disais aujourd'hui à mon staff, est un film extraordinaire“, a souligné le Français dans les colonnes de L’Equipe.
Wenger salue un parcours invraisemblable
“Je le vois encore arriver à Monaco, complètement perdu, à l'âge de 23 ans. Les autres joueurs disaient qu'il n'avait aucune chance, et il est devenu le meilleur joueur du monde. Et aujourd'hui président de son pays… Son chemin pour en arriver là est incroyable. (…) Je suis très fier de lui. C'est un magnifique exemple pour les joueurs. Il n'a pas, au départ, une éducation scolaire énorme, il l'a rattrapée ensuite, et tout, chez lui, je le répète, est incroyable.”
Encore plus proche du Ballon d’Or 1995, l’ancien sélectionneur du Cameroun, Claude Le Roy, n’est finalement pas surpris par l’incroyable parcours de son protégé. “Il savait ce qu'il voulait. Avec ses grands yeux, il me disait tous les jours : ‘Coach, I want to play in France… Please help me ! Help me !' (“Je veux jouer en France, aidez-moi !”) Et il ne lâchait pas le morceau“, se souvient le technicien français dans L’Equipe. “Venir voir le sélectionneur du Cameroun quand on est un petit joueur du Liberia, pays que personne ne connaissait, montrait qu'il avait une grande ambition.”
Le Roy ne se fait pas de soucis
“Je me suis de suite rendu compte que ce n'était pas un joueur qui voulait faire carrière en France pour gagner de l'argent, et aller vivre à Monte Carlo ou à Ibiza. Il était extraordinairement concerné par son pays. Et si l'équipe nationale a un peu ressemblé à quelque chose pendant une dizaine d'année, c'est parce qu'il a tout pris en main, que ce soit l'aspect sportif ou économique“, a souligné le sorcier blanc, en estimant que l’ancien Parisien saura rester éloigné des pièges de la vie politique.
“Le problème de l'Afrique, c'est qu'il faut s'entourer des meilleurs, pas forcément des plus proches. Mais pendant sa carrière, George a su prendre des décisions importantes pour progresser, se réinventer. C'est quelqu'un de très intelligent qui pige les choses très vite. Sur le terrain, c'était un inventeur de jeu, un inventeur d'actions. En tant que président, il saura faire aussi bien“. Pour le Liberia, durement frappé par la guerre civile puis par le virus Ebola, il faut l’espérer.
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