A 26 ans, Bakaye Traoré fait presque figure d'ancien dans une équipe du Mali rajeunie. Mais le Nancéien, bien remis de sa crise de paludisme, se veut ambitieux au moment d'aborder la CAN 2012. Il s'est confié à Afrik-foot.
Afrik-foot: Bakaye, comment vous sentez-vous après cette crise de paludisme?
Bakaye Traoré: Ça va mieux. J'étais absent depuis septembre mais j'ai repris il y a deux semaines avec Nancy. Tout doucement. Et c'est toujours un plaisir de retrouver la sélection!
La sélection, justement. Quel est l'objectif du Mali à cette CAN?
Faire un bon parcours, tout simplement. Lors des deux dernières Coupe d'Afrique, le Mali a été éliminé au premier tour. Ce n'est pas normal. Alors, aller en demi-finales, ce serait super! Mais il faudra d'abord passer le premier tour.
Comment jugez-vous votre poule (Ghana, Botswana, Guinée)?
Ce n'est pas un groupe facile. Le Botswana a terminé premier d'une poule qui n'était pas évidente (Tunisie, Tchad, Malawi, Togo, NDLR), on ne l'attendait pas à ce niveau: il faudra s'en méfier. La Guinée a quand même sorti le Nigeria, c'est une bonne équipe. Et puis, il y a le Ghana, quart de finaliste de la Coupe du monde, qu'on ne présente plus. Non, au final, notre poule n'est vraiment pas facile.
Êtes-vous d'accord avec ceux qui disent que la CAN 2012 est dévaluée?
Dévaluée? Non pourquoi? A cause de l'absence de grosses équipes comme le Cameroun, l'Egypte, le Nigeria ou l'Algérie? Non. Si ces équipes ne sont pas qualifiées, c'est qu'elles ne le méritaient pas. Tout simplement. Nous, on a fait ce qu'il fallait. Mais c'est aussi la preuve que le niveau du football africain est en train de s'homogénéiser. Si elles avaient là, cette CAN n'aurait pas forcément été meilleure. Les grands noms ne font pas tout.
Justement, les Aigles ont un groupe jeune…
Oui, beaucoup n'étaient pas là en 2010. C'est une nouvelle génération. Elle est jeune et belle, on va voir ce qu'elle a dans le ventre.
Sortir des poules, vous semble un objectif réaliste?
Bien sûr! C'est ma deuxième CAN, je sais à quoi m'attendre maintenant. On est jeune mais on a du caractère. On sait réagir quand on est en danger. On l'avait déjà montré en 2010 en revenant à 4-4 alors qu'on était mené 4-0 par l'Angola, lors du match d'ouverture ou en gagnant le dernier match quand il le fallait. On a un groupe de qualité avec des joueurs qui jouent en Europe mais notre principale force, c'est notre force de caractère. A nous d'en prendre conscience.
La présence d'un joueur comme Seydou Keita est-elle importante?
Keita, c'est l'assurance. Il joue au Barça et c'est naturellement un leader chez les Aigles. Il nous donne beaucoup de conseils parce qu'il joue dans le meilleur club du monde. “Lâche le ballon plus vite, toujours vers l'avant.” Si on applique ses consignes, le football est tout de suite plus simple.
Frédéric Kanouté ne vous manque pas trop?
Évidemment. C'est un grand joueur, un grand buteur. Mais il a pris sa retraite internationale après avoir beaucoup donné au Mali. On ne peut que lui dire merci. Il laisse sa place aux jeunes, tant mieux même si sa parole et ses conseils étaient importants pour nous. C'est sa décision, je la respecte.