A l'image de la Tunisie il y a un an, l’Algérie et le Maroc viennent de prendre des dispositions afin d’enrayer la “valse des entraîneurs” sur les bancs de leur championnats respectifs. En Algérie, chaque entraîneur aura le droit de diriger deux clubs par saison au maximum, au Maroc, un seul.
Réputés pour être les plus gros consommateurs d’entraîneurs au monde, la palme revenant à l’Algérie, les clubs du Maghreb vont devoir changer leurs habitudes. C’est du moins le changement que tentent d’impulser les fédérations locales. Après la Tunisie il y a un an, la Fédération algérienne (FAF) puis son homologue marocaine (FRMF), ont décidé de sévir.
Outre la médiatique annonce interdisant le recrutement de joueurs étrangers à partir du prochain mercato, le bureau fédéral de la FAF a pris une autre décision forte dimanche. Afin de lutter contre l’instabilité sur les bancs, l’instance a imposé une limite au nombre de clubs qu’un entraîneur est autorisé à diriger par saison. Chaque technicien a désormais le droit d’officier au maximum à la tête de deux clubs algériens par saison. Pas plus.
L'autre voie incarnée par la Tunisie
Le lendemain, le Maroc a emboîté le pas à son voisin et meilleur ennemi. En se montrant un poil plus sévère puisqu’à partir du mois d’août ce ne sont pas deux mais un seul club de Botola Pro que les entraîneurs auront le droit de prendre en main chaque saison. D’autre part, en cas de limogeage de l'entraîneur, les clubs seront désormais tenus de leur régler la totalité du montant prévu par leur contrat. “Cette réglementation aura pour but de protéger les clubs et les entraîneurs” assure Abdelhak Mendoza, le président de l'amicale des entraîneurs, sur Radiomars.
En accordant un “quota” de clubs à chaque entraîneur, le Maroc et l’Algérie entendent tarir le réservoir d’entraîneurs disponibles sur le marché, réservoir qui incite parfois les clubs à limoger leur technicien puisque les remplaçants ne manquent pas. Reste à voir si cette mesure ne se traduira pas par un recours accru à des entraîneurs étrangers ou de moindre renommée. Pour éviter ce risque, la Fédération tunisienne avait pris une mesure plus radicale à l’été 2014 en choisissant de réguler non pas les entraîneurs mais les clubs, interdits de recruter plus de trois entraîneurs par saison. L’Algérie et le Maroc espèrent ne pas en arriver là.