Maroc – Etats-Unis : le crève-coeur d’Amir Richardson

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Amir Richardson (22 ans), auteur de l'ouverture du score mardi contre l'Irak (3-0), dispute actuellement les Jeux Olympiques Paris 2024 avec la sélection marocaine. Ce vendredi 2 août, le pensionnaire du Stade de Reims (Ligue 1) défiera les Etats-Unis. Un match forcément à part pour lui…

Avec sa taille d'1 mètre 98, le longiligne milieu de terrain aurait certainement pu embraser une carrière de basketteur. “Je ne veux pas frimer, mais il y a quand même pas mal de chances pour que je sois le meilleur basketteur de Ligue 2… Si je devais décrire le joueur que je suis ? Je suis un bon dribbleur, bon passeur, intercepteur…” déclarait-t-il notamment à So Foot en mars 2023, à l'époque où il évoluait encore au Havre dans l'antichambre de l'élite du football français.

S'il avait voulu faire carrière dans le monde de la balle orange, il aurait aussi pu recevoir les conseils avisés de son père, Amir Richardson, ancien basketteur de légende en NBA dans les années 1970 et 1980 avec les Knicks de New York et les Nets du New Jersey.

Pour mon père, il n’y avait aucun doute que je finirais professionnel”

Mais c'est le football que le gaucher a préféré.  “Pour mon père, il n’y avait aucun doute que je finirais professionnel. Il voulait que je sois dans le basket mais, mon truc, c’est le foot. Il m’a un peu conditionné, m’a aidé. Et même si on ne vivait pas ensemble, on s’appelait tous les jours au téléphone” révélait en janvier dernier au Parisien le joueur né à Antibes, là ou son père a fini sa carrière.

En septembre 2022, il expliquait aussi que l'aide de son paternel, malgré l'éloignement géographique – il vit aux USA et a souvent été éloigné d'Amir – était précieuse. “Mon père n'est pas un spécialiste du football mais il me donne de précieux conseils sur la condition de sportif de haut niveau en tant que tel, la préparation physique, l'approche mentale aussi.” Malgré sa carrière en pleine ascension, le jeune milieu de terrain n'en oublie pas pour autant le sens des valeurs familiales. Convoqué en juin dernier pour le rassemblement des Lions de l'Atlas, le gaucher avait préféré décliner pour se rendre aux Etats-Unis où son père était souffrant.

“Le choix du Maroc ? Il y avait un truc en plus”

Si l'ancien pensionnaire du centre de formation de l'OGC Nice (2012-2019) représente le Maroc tant avec les A (7 capes depuis 2023) que les U23, c'est parce que sa mère est d'origine marocaine, plus exactement de Fès. “En jeunes, j’étais en équipe de France. J’aurais même pu porter le maillot de l’Italie car mon père y a joué et était naturalisé, mais petit à petit j’ai basculé pour le Maroc par rapport à plein de choses. Ma mère, moi, il y avait un truc en plus“, expliquait le vainqueur de la CAN U23 2023 avec les Lionceaux, qui a aussi été certainement hypé des exploits marocains au Mondial 2022 (demi-finaliste).

Apparu à 23 reprises (dont 14 titularisations) la saison dernière en Ligue 1 (1 but), Amir Richardson continue de parfaire son apprentissage du haut niveau et de faire parler ses qualités de déplacements et son aisance balle au pied. Capable d'alterner jeu long / jeu court et de faire preuves de justesse et de précision tout en disposant de belles qualités de percussion ce qui dénote pour un joueur atteignant presque le double-mètre, l'international marocain sait aussi se montrer décisif à l'occasion. Il l'a démontré mardi en faisant trembler les filets de la tête contre l'Irak à la 18e minute, à la suite d'une passe de son coéquipier Achraf Hakimi.

Ce vendredi, dans l'antre habituelle du Paris-Saint-Germain, celui qui ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait – il est sous contrat avec le Stade de Reims jusqu'en 2027 mais est convoité en Premier League (Leicester, Everton) et en Série A (Udinese) comme le révélait L'Equipe début juillet – fera fi de son futur en club pour se concentrer sur un objectif de taille : aider le Maroc à atteindre le dernier carré des JO pour la première fois de son histoire.

Maroc – Etats-Unis : le crève-coeur d’Amir Richardson

Anthony Olivier

Explorateur et gratte-plume du football africain, j'aime brosser le portrait des nouvelles pépites du continent.