Maroc : Hermach retrouve la lumière avec Toulouse

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Revenu en France, à Toulouse, en janvier dernier, après son périple saoudien, Adil Hermach a dû composer avec un faible temps de jeu au cours des premiers mois. Mais, peu à peu, le milieu défensif marocain trouve sa place au sein du onze Violet. Des prestations qui pourraient lui permettre de s'imposer également avec les Lions de l'Atlas.


Lorsqu'Adil Hermach, reconnu comme un bon joueur de Ligue 1, quitte Lens à tout juste 25 ans pour rejoindre Al Hilal et l'Arabie saoudite à l'été 2011, le choix de l'international marocain fait forcément couler beaucoup d'encre. Ses détracteurs lui reprochent d'aller “se griller” dans un pays du Golfe “pour l'argent” alors qu'il a encore sa carrière devant lui. Le Lion de l'Atlas rétorque avoir effectué son choix sur les conseils d'Eric Gerets, ancien entraîneur du club saoudien, alors sélectionneur du Maroc, ce que le Belge démentira.

S'il met également en avant des raisons religieuses, Hermach reconnaît, à demi-mot, que le salaire proposé par le club saoudien a pesé dans la balance. “Ce choix de carrière et de vie me va bien, je ne regrette pas du tout. On dit que j’ai manqué d’ambition mais ce n’est pas l’ambition qui va nourrir ma famille. Et je voulais également me rapprocher d’un pays musulman, même si ce pays est très décrié car il n’est pas touristique. Les gens ne le connaissent pas“, confiait-il à l'époque.

Débuts difficiles

Pourtant, fin janvier 2013, surprise : revoilà Hermach en Ligue 1, prêté pour six mois à Toulouse par Al Hilal. “Ca se passait bien en Arabie Saoudite, mais la pression est vraiment énorme. C'est pire que l'OM ! Puis j'ai toute ma famille sur Nîmes où je suis né. Je voulais revenir en France et, si possible, dans un bon club. Ici, c'est familial- ce qu'il me faut“, expliquait-t-il à La Dépêche peu après son retour.

Les retrouvailles entre le Lion de l'Atlas et la Ligue 1 ne se font pourtant pas sans quelques difficultés. Le milieu défensif commence par récolter deux cartons jaunes lors de ses deux premières titularisations. Après deux autres parties disputées au sein du onze de départ, le Marocain a ensuite connu un sérieux coup de mou pendant les mois de mars et avril (seulement 31 minutes jouées).

J'étais un peu à la rue physiquement. J'ai d'abord eu un petit coup à la cheville, ensuite une grosse maladie. Pire qu'une bronchite, ce truc-là, ça m'a tué ! J'ai eu du mal à revenir. Je suis prêté, ça passe vite“, regrettait le joueur de 26 ans. Et qu'on ne vienne surtout pas dire à Adil Hermach que ses difficultés physiques initiales étaient la conséquence de son passage dans le Golfe !

Un avenir en Violet ?

Demandez à mes coéquipiers si je suis à la traîne dans les footings. Bien sûr que physiquement, c’est différent ! On fait plus de musculation en France qu’en Arabie saoudite, mais je connais aussi des joueurs de L 1 qui ne jouent que dans le rond central. Tout dépend de la façon dont tu t’es comporté là-bas. Si tu as carotté, tu seras cramé en France à ton retour.Ce qui m’énerve, c’est que si je suis nul avec Toulouse, on dira que c’est parce que je suis allé en Arabie saoudite. Alors que si je suis nul, ce sera tout simplement de ma faute“, clamait le Marocain dans les colonnes de L'Equipe fin février.

Mais, entre temps, de l'eau a coulé sous les ponts et les critiques appartiennent désormais au passé. Depuis deux matches, Adil Hermach a retrouvé le onze de départ du TFC, en même temps que son niveau de jeu et la lumière. La sentinelle marocaine revît dans un rôle de numéro 6 au sein du 3-5-2 concocté par Alain Casanova. L'ancien Lensois déploie un volume de jeu considérable : il est le seul Toulousain à avoir touché plus de 80 ballons au cours de chacune des deux dernières rencontres des Violets.

S'imposer avec les Lions de l'Atlas

Sur la voie de l'épanouissement en club, le milieu défensif peut maintenant ambitionner de s'imposer réellement en sélection marocaine. Malgré son exil dans le Golfe, Adil Hermach a réussi à ne pas “tomber aux oubliettes“, l'une de ses craintes avouées, durant son passage à Al Hillal. D'autres, comme Houssine Kharja, son ancien compère de l'entrejeu en sélection, exilé au Qatar, n'ont pas eu cette chance. Il a cependant été délaissé par Eric Gerets, lors des dernières rencontres du belge à la tête de la sélection marocaine.

L'horizon s'est éclairci pour Hermach avec l'arrivée de Rachid Taoussi, nommé sélectionneur à automne dernier, qui a fait du Toulousain l'un de ses relais sur le terrain. La déroute de janvier à la CAN a toutefois été préjudiciable au numéro 6, qui n'est plus réapparu sous le maillot des Lions depuis le match d'ouverture face à l'Angola (0-0). Tous les espoirs restent néanmoins permis pour Adil Hermach. Surtout s'il continue de livrer des prestations dans la lignée de celles entrevues ces dernières semaines avec le TFC. Le Marocain s'assurera alors une place de titulaire dans un club plus exposé qu'Al Hilal et redeviendra ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être : un bon joueur de Ligue 1.

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Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !