Le sélectionneur marocain Walid Regragui est revenu sur son long périple pour faire pencher la balance en faveur des Lions de l'Atlas pour Brahim Diaz.
À quelques mois du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, organisée à domicile, Walid Regragui est sorti de son silence médiatique pour faire le point sur ses ambitions, ses mauvaises passes, mais aussi les coulisses de ses dernières grandes décisions. Dans un entretien accordé au journal espagnol AS, le sélectionneur du Maroc a notamment évoqué en détails le dossier Brahim Diaz, naturalisé en mars dernier et désormais pilier des Lions de l’Atlas.
Revenant sur ce long processus de séduction, Walid Regragui a raconté :
« Je suis allé le voir à Milan pour la première fois. C’était un bon premier contact. Rien n’était fermé, et j’ai compris que c’était une décision très difficile pour lui. Il a apprécié qu’on comprenne qu’il avait besoin de temps pour réfléchir au projet. Il a aussi aimé l’affection qu’on lui a montrée. Il ne s’agissait pas seulement de lui promettre un rôle important, mais de lui laisser le temps de s’adapter à une nouvelle équipe, une nouvelle culture. Il est né en Espagne, il n’était pas souvent venu au Maroc. Il est venu visiter nos installations, il a découvert Rabat, Marrakech, Tanger… Pour ressentir le pays, pour faire le meilleur choix pour sa carrière, mais aussi pour son cœur. »
“J’avoue, j’ai eu peur“
Le sélectionneur a également révélé l’intensité de ses efforts pour convaincre le joueur du Real Madrid, alors encore éligible pour l’Espagne :
« J’ai voyagé trois fois à Madrid : deux fois avec le président de la Fédération, une fois seul. Ce qui est beau, c’est qu’il a choisi le Maroc à un moment où il pouvait encore jouer pour l’Espagne. Certains ont dit qu’il avait choisi le Maroc parce qu’il n’avait plus d’option avec la Roja. Mais ce n’est pas vrai : il était performant avec le Real, figurait dans les pré-listes de De la Fuente. J’avoue, j’ai eu peur. C’est la décision la plus difficile pour un joueur. Le peuple marocain lui en sera toujours reconnaissant. »
Depuis sa première convocation le 4 mars dernier, Brahim Diaz s’est rapidement imposé : 10 matchs, 8 buts et 2 passes décisives sous les couleurs marocaines. Walid Regragui, qui suit de près ses protégés, a confié un brin de frustration concernant le temps de jeu en club du milieu offensif :
« Oui, j’étais au Bernabéu pour le match de Ligue des champions. J’attendais plus de minutes pour Brahim, bien sûr, mais c’était un grand match. Nous suivons de près nos joueurs. On ne se contente pas de regarder ce qu’ils font, on leur parle aussi, on leur montre de l’affection… »
Une approche humaine qui porte ses fruits avec de nombreux binationaux (le prochain pourrait être Thiago Pitarch), à l’heure où le Maroc n'a jamais semblé nourrir autant de grandes ambitions sur la scène continentale et mondiale:.