Matches truqués : La FIFA met les tricheurs hors-jeu

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Joseph Blatter prend à bras le corps le problème des matches truqués. En visite à Harare (Zimbabwe), le président de la Fédération internationale de football a averti que les joueurs et dirigeants zimbabwéens, dont la culpabilité serait prouvée dans une affaire de matches truqués en Asie en 2009, seront suspendus à vie. Alors que d'autres affaires de ce genre touchent le football mondial, la FIFA versera 20 M€ sur dix ans à Interpol pour lutter contre ce fléau.


Pas de pitié pour les tricheurs. A l'occasion d'une visite au Zimbabwe, Joseph Blatter, le président de la FIFA, a mis en garde les joueurs et dirigeants zimbabwéens, dont la culpabilité serait prouvée dans une affaire de matches truqués en Asie : “Quand ces personnes seront déclarées coupables, on les suspendra à vie, que ce soient des joueurs ou des dirigeants. Ils ne seront pas autorisés à revenir dans le monde du football.

Cette affaire de matches truqués, pour laquelle la FIFA a récemment ouvert une enquête, aurait eu lieu, en 2009, lors d'une tournée en Asie de la sélection zimbabwéenne. Pour autant, le Suisse a reconnu qu'il serait difficile de prouver que des matches ont été truqués, ce business reposant en général sur des sociétés de paris illégaux.

Blatter s'en remet en premier lieu à la Fédération zimbabwéenne de football (ZIFA) pour tirer cette affaire au clair. “Dans chaque pays, il y a des tribunaux qui sont compétents sur des cas précis et en matière de football, ce sont les associations locales de football qui émettent leurs jugements“, a-t-il assuré. Le dirigeant promet néanmoins que la FIFA “réglera le dossier avec l'aide du gouvernement et d'Interpol“. Il a d'ores et déjà annoncé le versement d'une aide de 20 M€ sur dix ans à l'organisation policière internationale pour lutter contre les matches truqués et les paris illégaux.

Emmanuel Emenike arrêté en Turquie

D'autant que les affaires de matches truqués se développent dans les quatre coins du globe. En Corée du Sud, la Ligue de football professionnel a suspendu à vie en juin une dizaine joueurs. L'un d'entre eux aurait reçu 120 millions de wons (77 000 €) qu'il aurait ensuite distribués à sept de ses coéquipiers au Daejeon Citizen FC (K-League). En Grèce, 83 personnes sont poursuivies, dont le président de la Ligue grecque, Vangelis Marinakis, propriétaire de l'Olympiakos Le Pirée, le club de Rafik Djebbour et Jaouad Zaïri. Enfin, en Turquie, l’attaquant international nigérian, Emmanuel Emenike, 24 ans, a été arrêté et mis en détention par la justice turque qui enquête sur une série de matches truqués. Le buteur, transféré depuis de Karabükspor à Fenerbahçe, est soupçonné d'avoir simulé une blessure lors de la rencontre de son club contre les futurs champions. La Fédération nigériane de football a envoyé une lettre de protestation et demande aux autorités turques plus de précision sur le cas du Super Eagle.

Une opération mains propres dont a bien besoin l'instance dirigeante après les scandales répétés qui mettent en cause son comité exécutif, notamment en ce qui concerne l'attribution de la Coupe du monde. Les noms du Camerounais Issa Hayatou, président de la CAF, et de l'Ivoirien Jacques Anouma, président de la FIF, reviennent régulièrement dans la liste des dirigeants soupçonnés d'avoir été achetés.

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Olivier Loyens