Pas de trêve, même pendant la Coupe du monde. Deux nouvelles affaires viennent secouer la FIFA et le football international : des soupçons de matches truqués par la Fédération ghanéenne et un scandale d’augmentation de salaires au sein du comité exécutif de la FIFA.
Et si le Qatargate n’était que la partie émergée de l’iceberg ? A chaque semaine, son lot de révélations sur la corruption qui gangrénerait le football international et les plus hautes sphères de la FIFA. Ce lundi, la presse britannique lance deux nouveaux pavés dans la marre.
Vidéo à l’appui, deux journalistes infiltrés du Daily Telegraph montrent à quel point il serait facile de truquer des matches internationaux, notamment par l’intermédiaire de la Fédération ghanéenne de football. Obed Nketiah, un dirigeant de l'instance et Christopher Forsythe, et un agent de joueurs FIFA, se proposent de truquer un match international pour la modique somme de 125 000 euros.
“Il y a des matches arrangés partout”
Pour ce tarif, tout est pris en charge : “Vous (les ‘investisseurs' ndlr), devez venir nous voir pour nous dire comment vous voulez que les choses se passent… quel résultat vous voulez (…) Si nous plaçons ‘nos' arbitres sur le match… Vous vous faites de l’argent“, explique, l’agent sous l’œil approbateur de Nketiah. Un “contrat de corruption” est signé et Kwesi Nyantakyi, le président de la Fédération ghanéenne, propose même une “période expérimentale” pour tester le petit arrangement.
Plus inquiétant : le “match fixing” (les matches arrangés) est “partout“, selon Christopher Forsythe, “même en Angleterre, cela arrive“. Si la vidéo est choquante, elle doit être prise avec des pincettes : les derniers matches du Ghana n’ont pas suscité de polémiques particulières en faveur ou contre les Black Stars, du moins au niveau de l'arbitrage. A moins que les arrangements soient encore bien plus subtiles. Le président de la Fédération jure n’avoir jamais vu un contrat de ce genre. L'instance a demandé à la police d’enquêter sur le duo Forsythe-Nketiah.
Salaire doublé
Si la FIFA n’est à priori pas directement impliquée dans cette affaire, elle l’est dans le second scandale de la semaine. Alors que le commun des mortels doit se serrer la ceinture, les hauts-dirigeants de l’instance ne connaissent pas la crise. Privés de primes pour le Mondial 2014 par souci d’”éthique“, les membres du comité exécutif de la FIFA ont rapidement imaginé un subterfuge pour combler le manque à gagner.
D’après le Sunday Times, leur salaire a tout simplement été doublé en 2014 et rehaussé à hauteur de 200 000 dollars (soit 147 000 euros). Le tout versé en liquide sur des comptes en Suisse, histoire d’échapper à l’imposition. Sans compter le remboursement des frais et les avantages en nature dont bénéficie le gratin de l’instance, y compris les quatre représentants africains : le Camerounais Issa Hayatou, vice-président, l’Ivoirien Jacques Anouma, l’Algérien Mohamed Raouraoua et l’Egyptien Hany Abo Rida. Elle est pas belle la vie ?