Bientôt un an après sa nomination au poste de sélectionneur de la Mauritanie, en novembre 2014, Corentins Martins a mené sa révolution tranquille au sein des Mourabitounes. Alors que l'équipe, désormais dans le Top 100 au classement FIFA, est attendue au tournant avec le début des éliminatoires au Mondial 2018, le technicien français est revenu sur l'évolution de son groupe depuis son arrivée.
Monsieur Martins, après le match victorieux contre l’Afrique du Sud pour les éliminatoires de la CAN 2017, vous allez rencontrer le Soudan du Sud dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2018. Une première pour vous, peut-on dire que la Mauritanie a franchi un palier ?
On ne pourra dire que la Mauritanie a franchi un palier qu’une fois la qualification acquise. Avant cela, on peut simplement et humblement dire qu’on a marqué des points, qu’on joue bien, que l’équipe a du répondant, que les jeunes font des sacrifices sur le terrain. On avance doucement, il faut du mental, de la sueur et un esprit de sacrifice pour pallier nos limites. On est dans la bonne voie mais on ne doit pas se limiter à ça. La Mauritanie ne gagnera peut-être par le jeu mais par la hargne, par l’état d’esprit.
La victoire contre l’Afrique du Sud était une victoire éclatante et fracassante contre une grosse cylindrée du football africain. Quelles sont les enseignements que vous avez tirés de cette rencontre ?
Avec ces rencontres au sommet, on tire beaucoup d’enseignements. Les joueurs ont des qualités qui sont indéniables mais pour gagner des matchs de haut niveau, le joueur mauritanien ne peut pas se contenter d’être meilleur. Le joueur mauritanien doit être à 150% de ses capacités. Techniquement et par l’expérience, les autres sont meilleurs que nous, ne faut pas se voiler la face, mais pour combler, le joueur mauritanien doit être discipliné sur le terrain, concerné et être généreux dans l’effort. Etre à 100% ne suffit pas. Contre l’Afrique du Sud, les joueurs ont donné le meilleur d’eux-mêmes, il faut continuer à travailler, notre salut ne pourra venir que du travail.
Vous allez rencontrer le Soudan du Sud, une équipe presque inconnue sur la scène footballistique africaine. On prépare comment ce genre de rencontre contre une équipe qu’on ne connait pas assez ?
Ce n’est pas une équipe aussi inconnue que ça. J’ai regardé deux de leurs rencontres contre le Mali et la Guinée Equatoriale. Le soudan du Sud est une équipe sérieuse, appliquée qu’on doit respecter à la règle. Ces genres d’équipes jouent au mental, c’est à nous de ne pas être naïfs. Il n’y a plus de petites équipes. La victoire du Soudan du Sud contre la Guinée équatoriale démontre tout. Ce n’est pas une équipe à prendre à la légère.