Mbokani renaît de ses cendres

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Dieumerci Mbokani redevient peu à peu l'attaquant prolifique qu'il a été par le passé. Depuis son retour à Anderlecht, il enchaîne les bonnes prestations. Après une saison douloureuse, ponctuée par la terrible nouvelle de la mort de son fils, le Congolais semble plus mûr que jamais.


70e minute de jeu, Dieumerci Mbokani enfonce un peu plus ses anciens coéquipiers du Standard de Liège d'une subtile pichenette au dessus du gardien. Résultat final, 5 à 0 pour Anderlecht. L'attaquant congolais est de retour pour oublier une année désastreuse tant sur le plan professionnel que personnel.

Tout (ou presque) lui avait souri jusqu'à sa signature pour l'AS Monaco en août 2010. Formé au TP Mazembe (Congo), il devient très vite un cadre de l'équipe et marque en trois saisons pas moins de 88 buts. Il est très vite repéré et part pour l'Europe où il atterrit en janvier 2007 en Belgique chez les Mauves d'Anderlecht. Une adaptation difficile pour le natif de Kinshasa. “Lors de mon arrivée à Anderlecht, j’étais souvent en retard aux entraînements. J’avais 19 ans. J’étais tout seul dans mon appartement, c’était très difficile de m’adapter. Même quand les attaquants étaient blessés, je ne jouais pas, malgré tous mes buts avec la réserve, Le coach ne donnait pas de chance aux jeunes“, explique Mbokani dans les colonnes de La Dernière Heure.

Mbokani : “J'essaie d'oublier le décès de mon fils

Quatre petits buts et puis s'en va, le Congolais signe au Standard de Liège où il formera avec le Serbe Milan Jovanovic un duo d'attaque époustouflant. Ces deux saisons passées chez les Rouches sont les plus abouties pour un total de 31 buts en 61 matches.

Puis cette année noire où Mbokani décide de rejoindre Monaco pour franchir un pallier. Rien ne marchera pour lui sur le Rocher. Le joueur sera prêté en janvier à Wolfsburg où le calvaire continuera et sera très vite écarté par l'entraîneur allemand Félix Magath. “Mon fils était dans une couveuse, mais Magath déclarait dans les journaux : Je ne sais pas quoi faire avec Mbokani, il est plus préoccupé par des futilités.” Futilités qui s’avéreront plus graves que ça. Son fils meurt à l'âge de 5 mois. “Le décès de notre petit David, j’essaie de l’oublier pendant quelques heures en jouant au football et en travaillant plus dur que jamais. Son décès, c’est le souhait de Dieu. Il faut accepter le destin. La Bible nous donne de la force. Je prie même dans le vestiaire, et chaque dimanche, on va à la messe à 11 heures. Tout le club (Anderlecht) nous a soutenus de façon formidable. Voir mes coéquipiers avec les larmes aux yeux à l’enterrement, je n’oublierai jamais cela.

Revenu à son premier club, Anderlecht, Dieumerci Mbokani est de nouveau décisif puisqu'il a retrouvé le chemin des filets contre Genk et Liège. “Aujourd'hui, Anderlecht a une bonne équipe. On est jeune et on combine beaucoup. Quand je serai à 100 % de ma forme, on sera encore plus fort.” Tel un phénix qui renaît de ses cendres à seulement 25 ans. Une deuxième vie attend Dieumerci. Les défenses sont prévenues !

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Charles Zitouni