Mondial Féminin : Le dur apprentissage de la Côte d’Ivoire

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Pour son premier match en phase finale d'une Coupe du monde, la sélection féminine de Côte d'Ivoire a été balayée par l'Allemagne (10-0). Un score peu flatteur pour les Eléphantes, qui font là le dur apprentissage du très haut niveau, mais qui vont assurément accumuler de l'expérience pour l'avenir.


Trois minutes. Trois petites minutes, c'est le temps qu'aura tenu la sélection de Côte d'Ivoire avant de céder face à l'Allemagne lors de son entrée en lice à la Coupe du monde féminine, pour au final s'incliner sur le lourd score de 10-0. Pour leur première participation en phase finale d'une Coupe du monde, les filles de Clémentine Touré ont été servies et n'auront pas fait le poids face à l'ogre allemand. Comment aurait-il pu en être autrement pour des novices, tétanisées par l'enjeu, face à ce qui se fait de mieux dans la catégorie ?

Une première nécessairement douloureuse

Avec le passage de 16 à 24 équipes en lice pour cette édition et les participations de sélections bien plus modestes à l'image de la Thaïlande, des écarts criants de niveaux étaient attendus et se sont vérifiés sur le terrain. Les Eléphantes en ont simplement fait l'amère expérience. En revanche, si la défaite face aux Allemandes était envisagée et même connue de tous avant le coup d'envoi, c'est ce score à deux chiffres qui a surpris les supporters et a même dû empêcher certaines joueuses de trouver le sommeil.

Comme un symbole du fossé qui sépare encore les Ivoiriennes du très haut niveau, malgré leur 3e place lors de la CAN 2014. Car, la Coupe du monde, c'est un tout autre niveau. “Nous avons eu beaucoup d'occasions“, constatait d'ailleurs Silvia Neid, la sélectionneuse allemande à l'issue de la rencontre. “Je crois qu'elles ont perdu courage et ont jeté l'éponge. De notre côté, nous n'avons rien lâché et c'est une bonne chose.

Preuve du travail physique mais aussi mental qui attend encore la sélection ivoirienne, avec comme illustration ces filles prises de crampes au coup de sifflet final et aidées par leurs adversaires du jour. Pour leur défense, les Eléphantes sont loin, très loin, d'avoir eu la préparation optimale à Abidjan, sans parler de la crise des primes -ce grand classique qui ternit l'image de tout un continent- avant leur départ pour le Canada. Difficile dans ces conditions d'exiger de filles, dont la plupart n'ont même pas le niveau semi-pro, qu'elles tiennent la dragée haute à la Nationalmanshaft.

Le pire est désormais passé

Mais si l'histoire ne retiendra que ce lourd 10-0, Clémentine Touré et ses protégées devront avoir en mémoire qu'il n'y a pas si longtemps, le Nigeria, meilleure nation africaine, prenait aussi de telles déculottées, avant de réduire peu à peu le fossé qui le sépare des meilleures nations mondiales pour désormais rivaliser avec certaines d'entre elles. Même son de cloche du côté des hommes, où les premières sélections ont connu des revers bien plus cinglants, à l'image du Zaïre.

Pourtant, voir une sélection masculine désormais passer les phases de poules d'un Mondial ou arriver en quart de finale n'est plus considéré comme un exploit. Signe que les Ivoiriennes ne peuvent que progresser. C'est un apprentissage douloureux duquel elles devront se relever. Le pire est désormais derrière elles, assurément.

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Mansour Loum