En sortant le Portugal, l'un des favoris de la compétition, le Ghana a réalisé l'exploit des huitièmes de finale de la Coupe du monde U20. Les Black Satellites sont désormais les ultimes représentants du continent africain après la défaite décevante du Nigeria face à l'Uruguay (1-2).
L'Afrique aura bien un représentant en quarts de finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans. Un représentant tout bonnement… renversant ! Face au Portugal, impressionnant jusqu'à lors comme en attestent ses 10 buts inscrits en phase de poule, le Ghana ne partait pas avec les faveurs des pronostics. Les Black Satellites ont pourtant réalisé la surprise des huitièmes de finale en se montrant renversants à tous les niveaux.
Dominés par les Portugais (qui ont monopolisé le ballon pendant 58% du temps !), les protégés de Sellas Tetteh ont miraculeusement mené au score pendant 50 minutes grâce à une frappe limpide de Kennedy Ashia des 20 mètres (19e). Les Lusitaniens se sont pourtant créés les meilleures occasions, mais ils ne les ont pas converties. Parfois par maladresse (incroyable raté d'Aladje seul face au but vide après 30 secondes de jeu), mais surtout, parce qu'ils sont tombés sur un Eric Antwi impérial. Le dernier rempart ghanéen a réalisé pas moins d'une demi-douzaine de parades décisives, dont un double arrêt à la 32e.
Antwi, sauveur des Black Satellites
Si la défense ghanéenne est parvenue à museler Bruma, meilleur buteur du tournoi avec 5 réalisations, elle a ensuite fini par craquer, en encaissant deux buts coup sur coup (Thiago Ferreira à la 71e et Edgar Ie à la 73e) . Mais les Black Satellites se sont une fois encore montrés étonnants, égalisant par l'intermédiaire de Michael Anaba (79e) puis reprenant les devants grâce à Yiadom Boakye (85e). Un scénario incroyable qui témoigne de la force mentale des Ghanéens.
A l'issue de la rencontre, les vainqueurs de la Coupe du monde 2009 de la catégorie appréciaient surtout les progrès réalisés en défense. “Nous nous sommes beaucoup entraînés, vraiment beaucoup. Nous avons parlé entre nous et nous avons réglé certains détails sur le terrain. Je crois qu'aujourd'hui, nous avons plus joué avec nos têtes qu'avec notre puissance physique. Nous avons fermé les espaces et ils n'ont pas pu développer leur jeu“, explique Joseph Attamah au site de la FIFA.
Mais les prestations de l'arrière-garde ghanéenne restent encore perfectible. “Nous ne sommes pas très grands. Ça nous complique la tâche dans ce domaine“, a concédé le défenseur, alors que les deux buts portugais ont été inscrits sur des actions aériennes.
Cela tombe bien, le Chili, adversaire du Ghana en quarts de finale, n'est lui non plus guère impressionnant sous la toise. La sélection sud-américaine apparaît, sur le papier, beaucoup plus abordable que la Selecçao das Quinas. Après un premier match séduisant face à l'Egypte (2-1), la Rojita n'a laissé qu'entrevoir le jeu rapide et technique qui la caractérise habituellement. Elle reste même sur deux prestations assez pauvres contre l'Irak (1-2), avec une équipe B alignée certes, et face à la Croatie (2-0), dont elle s'est défaite seulement en toute fin de match.
Le Nigeria réduit à dix
Au coup d'envoi des huitièmes de finale, le Nigeria incarnait le représentant africain qui avait le plus de chances d'accéder au tour suivant. Mais les Flying Eagles se sont brûlés les ailes face à l'Uruguay (1-2). “On aurait aimé se réjouir de notre performance contre l'Uruguay mais, malheureusement il faut un gagnant et un perdant. On a fait de notre mieux et on a joué pour gagner, mais cela n'a pas été possible“, déclarait Aminu Maigari, le président de la Fédération nigériane à l'issue de la rencontre. Tout est dit.
Le Nigeria a joué de malchance et peut regretter son manque d'efficacité en première période. Les Flying Eagles ont ensuite payé au prix fort l'expulsion de Shehu Abdullahi dès la 40e minute et ont fini par plier en fin de match sur un doublé de Nicolas Lopez (65e, 84e) , même si, sur un exploit individuel, Olarenwaju Kayode leur avait permis de recoller au score dans un premier temps (69e).
A l'heure du bilan, on retiendra le souci des jeunes pousses de John Obuh d'être constamment tournées vers l'offensive. Le trio Abdul Ajagun (3 buts et une passe décisive), Aminu Umar (2 réalisations, 1 passe décisive) et Olarenwaju Kayode (2 but, 2 passes décisives) a aussi marqué les esprits. Si Stephen Keshi continue à faire confiance aux jeunes, il ne serait pas étonnant qu'on voit prochainement ces trois-là lancés dans le grand bain avec les Super Eagles.
Quarts de finale :
Dimanche 7 juillet
Ghana- Chili, à Istanbul (21H, heure locale)