Montpellier : Belhanda attise les braises

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Tenu en échec par Evian (2-2) lors de la 35e journée de Ligue 1, Montpellier a vu Paris, mais aussi Lille, revenir dans la course au titre. Alors que le suspense reste entier en cette fin de saison pour savoir quelle équipe va décrocher le trophée hexagonal, la formation héraultaise a laissé filer deux points dans une rencontre qu'elle aurait pu gagner dans le temps additionnel à la faveur d'un penalty. Un penalty qui commence à créer la discorde dans le vestiaire du MHSC, au sein duquel Younès Belhanda pointe du doigt son coéquipier Olivier Giroud pour ne pas avoir pris ses responsabilités. La pression commence à montrer du côté de la Paillade.


Serait-on en train de voir les premiers signes de fébrilité du côté de Montpellier en cette fin de saison ? Alors que la course au titre est plus que jamais relancée après les succès de Paris et Lille, respectivement contre Saint-Etienne et Nice, la traditionnelle sérénité affichée par le leader de Ligue 1 semble être en train de s’effilocher à la suite du match nul face à Evian (2-2). Les premiers signes de cet effritement viennent en tout cas de la même personne, Younès Belhanda. Exclu dans le temps additionnel de cette rencontre face au promu, et sous le coup d'une lourde suspension après son altercation et des coups échangés avec Cédric Mongongu, le meneur de jeu montpellierain s'est fendu d'une sortie médiatique pour le moins surprenante, pour ne pas dire surréaliste.

Dans les colonnes de L'Equipe, l'international marocain est revenu sur le penalty manqué par Souleymane Camara dans le temps additionnel (90e+4), après que des échauffourées n’éclatent entre des joueurs des deux équipes. Pour Belhanda, qui avait déjà ouvert le score sur un penalty, ce n’était pas à l’international sénégalais de se charger d’exécuter la sentence mais plutôt au meilleur buteur du championnat, Olivier Giroud. “Je croyais qu’Olivier allait prendre le ballon, puisque que c’était à son tour de tirer le penalty, alors je n’y suis pas allé“, a expliqué le Marocain au quotidien sportif, avant d’ajouter : “Et je vois que Camara s’en charge alors qu’il ne tire jamais. Je vais voir Souley et je lui demande s’il est sûr de lui, il me dit oui. J’étais prêt à le tirer, mais je n’allais pas lui prendre le ballon des mains… Contre Ajaccio, il (Giroud, ndlr) se bat presque avec moi pour tirer le penalty, là il y en a un qui peut quasiment nous offrir le titre et il ne le tire pas. C’était à Giroud de prendre ses responsabilités.

Des déclarations qui n'aident pas l'équipe

Une déclaration très mal venue au moment où la saison touche à sa fin avec seulement trois rencontres à jouer et surtout où les hommes de René Girard doivent tirer dans le même sens pour éviter de se faire coiffer au poteau par un des deux poursuivants. Alors qu'il s'estime déjà “en vacances“, en raison de la suspension dont il va faire l'objet, Younès Belhanda, n'a pas forcément aidé son équipe à se rapprocher du sacre national avec une telle sortie médiatique. Après avoir déjà évoqué son intérêt pour le concurrent parisien en cas de proposition qatarie et son carton rouge face à Evian, l'international marocain fait décidément beaucoup parler de lui ces dernières semaines.

Si balle aux pieds, il a fait l'unanimité auprès des observateurs de la Ligue 1, Younès Belhanda ne fait clairement pas le jeu de Montpellier avec de telles déclarations. Ses propos pourraient même avoir des répercussions malheureuses au sein du vestiaire héraultais, qui faisait preuve d'une solidarité à toute épreuve jusque là. Si l'argument du manque d'expérience pourrait quelque peu excuser cette sortie dans la presse, Belhanda n'est pas sans savoir que si un titre se gagne sur des détails, il peut aussi se perdre sur une phrase malencontreuse. A bon entendeur.

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Mansour Loum