Montpellier-Belhanda: “L’OM ne me fait pas peur”

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Avec Montpellier, Younes Belhanda affrontera l'Olympique de Marseille deux fois. En championnat et en finale de la Coupe de la Ligue. Mais le jeune milieu marocain ne s'en fait: les champions de France en titre ne sont pas intouchables. Dans un entretien exclusif avec Afrik-foot, Belhanda s'est confié sur cette fin de saison chargée qui l'attend, aussi bien en club qu'en sélection.



Afrik-foot: Younes, comment vous sentez-vous après ce match nul face à Nice (1-1)?

Younes Belhanda: C'est une grosse contre-performance. On avait gagné à Toulouse (0-1) la semaine d'avant, on voulait confirmer pour compenser cette défaite contre Lens (1-4). Mais on manque de chance: on mène 1-0, on a l'occasion de doubler la mise mais John Utaka rate le coche et puis il y a ce but de Jourdren… Ça se joue sur des détails, cela peut arriver à tout le monde de faire des erreurs. On a pris un point chez nous, ce n'est dramatique.

C'est votre troisième match sans victoire à domicile de rang. Comment expliquez-vous cette incapacité à vous imposer à La Mosson?

Franchement, je ne sais pas. Il fut un temps où les équipes avaient peur de venir à Montpellier. Là, ce n'est plus le cas. Il faut que l'on soit plus rigoureux. Avec la rigueur, les résultats reviendront.

Aviez-vous déjà la tête à l'OM?

Non, pas du tout. L'OM, on n'y pense que maintenant. Pas avant. Marseille, c'est une grosse équipe. Ils sont impressionnants défensivement avec quatre colosses derrière, plus Mandanda. Il faudra faire attention à ne pas se livrer, ne pas partir à l'abordage. Comme contre Rennes ou Lille, il faudra qu'on joue en bloc, en étant solidaire. Mais Marseille ne nous fait pas peur.

Et la finale de la Coupe de la Ligue qui approche…

Oui mais c'est dans deux semaines. On a encore le temps. On prendra les matches les uns après les autres. C'est un cliché mais c'est vrai: on ne va pas griller les étapes. L'essentiel, c'est de rester en haut du tableau. Après, la Coupe de la Ligue, cela reste un objectif. Ce serait la première fois pour Montpellier. On ne retient que le vainqueur, à nous d'inscrire notre nom au palmarès.

A titre personnel, comment jugez-vous votre saison?

Bien. On ne va pas dire “Très bien” parce que je peux encore progresser mais je suis plutôt satisfait. Je veux encore marquer plus de buts, me créer plus d'occasions et délivrer plus de passes décisives. Mais je suis encore jeune, j'apprends beaucoup aux côtés des plus anciens, des moins anciens… On a un bon groupe depuis deux ans, un groupe qui tourne bien, j'espère que cela va continuer.

Vous serez à Montpellier la saison prochaine?

En tout cas, je n'ai pas envie de partir. Je suis bien à Montpellier. Je vis au jour le jour mais Montpellier m'a tout donné et j'aimerai le rendre.

Parlons un peu de la sélection marocaine. Vous en êtes à votre troisième cape et vous êtes régulièrement titulaire. On imagine que vous ne regrettez pas votre choix?

Ah non! Je ne regrette rien. De toute façon, je ne peux pas regretter l'équipe de France, je n'ai jamais été appelé. Mais choisir le Maroc était un choix naturel. Je n'ai pas hésité. J'en ai discuté un peu avec mes coéquipiers au MHSC, El Kaoutari et Aït-Fana et puis cela s'est fait rapidement. Mes parents sont fiers. Et moi aussi!

Comment avez-vous été accueilli?

Très bien. Dès le match contre l'Irlande, je me suis senti comme à la maison. J'avais appelé Youssouf Hadji de Nancy pour savoir comment c'était: il m'a rassuré en disant qu'il n'y avait pas de bizutage, pas de chanson donc ça va… (rires) Sérieusement, les anciens comme Kharja ou Basser sont là pour mettre à l'aise les nouveaux. Il y a une super ambiance et on a tous faim de résultats.

La Coupe d'Afrique des Nations reste un objectif pour vous?

Mais bien sûr! Depuis la finale de 2004, le Maroc ne fait pas grand chose dans cette compétition: nous n'étions même pas présents en 2010! Et puis il y a l'édition de 2015, chez nous, au Maroc. Cela va être exceptionnel: quand on joue à la maison, tout le pays est derrière nous. Cela fait chaud au cœur. Alors là, avec tout le peuple qui pousse…

Mais la défaite face à l'Algérie compromet vos chances.

C'était une rencontre attendue partout: en Algérie, au Maroc, en France… On perd 1-0, c'est difficile à avaler. Mais le match n'était pas exceptionnel, il n'y avait pas beaucoup de jeu mais une énorme pression. C'est un bon résultat pour les Algériens.

Qu'est-ce qui a fait la différence?

On a vu onze guerriers algériens. Nous, nous étions moins des combattants. Et puis il y a eu l'arbitrage qui ne nous a pas beaucoup aidé…

Mais n'avez-vous pas abordé la rencontre avec un schéma trop défensif?

Non. Le coach veut qu'on joue en 4-3-3 avec une pointe, Marouane Chamakh. Après, on a des joueurs de couloir capables de faire la différence de créer le danger… Youssouf Hadji nous a beaucoup manqué: il a l'expérience et il est toujours là pour marquer un but et créer le décalage.

Comprenez-vous les critiques qui se sont abattues sur Eric Gerets?

Quelles critiques? Non, Eric Gerets est un grand entraîneur. Il a beaucoup d'expérience et il la partage avec nous.

Comment abordez-vous le match retour face à l'Algérie, le 4 juin?

A mon avis, ce sera le même match qu'à l'aller: tendu et disputé. Mais on donnera tout à domicile. On a tout le peuple marocain derrières nous. On doit faire un résultat. L'Algérie et le Maroc sont toujours en concurrence, pas que dans le football. On doit gagner. Personnellement, je dois être plus concentré. Je suis un battant sur le terrain et j'aime aller au combat. Mais le principal, c'est le jeu. On doit plus penser à jouer qu'à faire la guerre. Il faudra beaucoup de détermination.

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Nicholas Mc Anally