Avec Manuel Neuer, présent parmi les trois finalistes du Ballon d’Or, et Vincent Enyeama, deuxième du Trophée BBC et en lice pour les CAF Glo Awards, les gardiens de but ont enfin l’occasion d’être récompensés en 2014. La conséquence notamment d’une Coupe du monde réussie pour la corporation.
Habituels oubliés des distinctions de fin d'année, les gardiens sont, une fois n’est pas coutume, présents en force en 2014, tant sur le plan des récompenses mondiales qu’africaines.
A l’échelle planétaire, la présence de Manuel Neuer en compagnie de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi parmi les trois finalistes du FIFA Ballon d’Or ne passe pas inaperçue. Dernier rempart des champions du monde allemands et du Bayern Munich, auteur du doublé Coupe-championnat, le portier a, selon beaucoup d’observateurs, révolutionné le poste de gardien de but avec son positionnement très haut, parfois en quasi-libéro, et sa qualité de relance.
Un poste en mutation
Son huitième de finale de Coupe du monde contre l’Algérie (2-1, a.p.) en est la parfaite illustration. Contre les Fennecs, Neuer a sauvé les meubles et joué pas moins de 19 ballons hors de sa surface ! “Avec lui, nous avons un onzième joueur de champ“, explique le sélectionneur Joachim Löw. “Il n'intervient pas seulement en dehors de sa surface dans les cas d'extrême urgence mais, plus important, il est pour ainsi dire le premier qui, derrière, ouvre le jeu et dirige les autres. C'est l'avenir du football“.
Seulement sixième gardien de l’histoire à figurer sur le podium du Ballon d’Or (le premier depuis Buffon en 2006), Manuel Neuer a brillé de mille feux lors du Mondial. La compétition a d’ailleurs donné l’occasion à de nombreux portiers de s’illustrer : Claudio Bravo (Chili), Keylor Navas (Costa-Rica) ou encore Tim Howard (Etats-Unis), auteur de 27 arrêts lors du huitième de finale contre la Belgique. Une première depuis le Mondial 1966 !
Enyeama au four et au moulin
Côté africain, Raïs M’Bolhi, auteur de plusieurs parades décisives à chaque sortie de l’Algérie, et Vincent Enyeama, qui a longtemps retardé l’échéance pour le Nigeria contre la France en huitième de finale (2-0), ont crevé l’écran. Pas étonnant dès lors de retrouver le Super Eagle deuxième du Prix BBC et parmi les cinq finalistes pour les CAF Glo Awards.
Bien qu’il dispute des compétition “sous-médiatisées” (Ligue 1 et League Europa) par rapport à ses concurrents (il était le seul des nominés pour le Trophée BBC à ne pas avoir disputé la Ligue des champions en 2014), le “chat Enyeama” s’est rendu inévitable en club, avec Lille. Il a d’ailleurs reçu le Prix Marc-Vivien Foé, qui récompense le meilleur africain de Ligue 1, en mai dernier.
Moisson en janvier ?
Détenteur de la deuxième plus longue série d’invincibilité en Ligue 1 (1 062 minutes), il est l’une des rares satisfactions lilloises cette saison, permettant à des Dogues sans crocs d’arracher un point, comme contre Wolfsburg en League Europa en octobre (1-1), ou d’éviter de sombrer, comme à Reims (0-2, 13e journée).
Contrairement à Manuel Neuer, Enyeama, toujours prêt à bondir tel un félin, brille avant tout sur sa ligne. Mais comme le champion du monde, il pourrait être récompensé en janvier prochain : le 8 à Lagos pour le Nigérian et le 12 à Zurich pour l'Allemand. Avec un Fabrice Ondoa
révélé cette automne sous les couleurs du Cameroun, les portiers, notamment africains, n’ont peut-être pas fini de voler la vedette aux attaquants. Il était temps.
