Le Ballon d'Or africain 2010 semble promis à l'Ivoirien Didier Drogba ou Camerounais Samuel Eto'o. A côté de ces deux cadors, des joueurs talentueux qui ne feront qu'effleurer le trophée. Certains autres, oubliés de la liste des nominés, auraient mérité d'y figurer. Afrik-Foot.com rattrape le coup.
Une liste ne fait jamais d'heureux. Elle fait toujours des malheureux et, surtout, des débats. On imagine la commission de la CAF en train d'établir sa liste de dix noms pour le Ballon d'Or africain: “Et Chamakh? Pourquoi Kalou plutôt que Niang? On n'oublierait pas Adebayor?” Car, au final, certains grands noms au talent reconnu sont exclus des nominés.
Marouane Chamakh (Maroc, Arsenal)
A 26 ans, le Marocain est sans doute au top de sa forme. Espoir prometteur, l'attaquant s'est transformé en buteur efficace et redouté. Avec seize buts sous les couleurs girondines la saison dernière, Chamakh a réalisé sa meilleur saison avant de prendre son envol pour Arsenal.
Titulaire à Bordeaux avec Laurent Blanc, le néo-Gunner, champion de France il y a deux ans, est en train de s'imposer en Angleterre. Pour l'heure, il pointe à six buts (trois en Ligue des Champions et trois en Premier League) et en devenu l'attaquant pivot qui manquait tant à Arsène Wenger depuis le départ d'Abeyor pour City. Un bilan plus qu'honorable, bonifié par les bons débuts des Lions de l'Atlas lors des éliminatoires de la CAN 2012. L'arrivée d'Eric Gerets devrait aider le buteur international à magnifier ses performances.
Emmanuel Adebayor (Togo, Manchester City)
Le lauréat 2008, présent sans discontinuer dans les précédentes listes, est la principale absence de nominés pour le Ballon d'Or 2010. S'il n'a rien gagné en 2010, le Togolais a néanmoins réalisé une belle saison en marquant quatorze buts en trente et un matches sous les couleurs de Manchester City. Mais l'année 2010 aura surtout été marquée par la retraite internationale, dès janvier, de l'ancien Gunner, fortement marqué par la fusillade du Cabinda qui a coûté la vie à deux de ses compatriotes.
Avant ce drame, l'ex-capitaine des Eperviers avait participé activement à la qualification à la CAN 2010 en marquant quatre buts lors de la démolition du Swaziland (6-0) et en étant le seul buteur lors de la victoire décisive face au Cameroun (1-0), tout en trouvant le chemin des filets lors de quatre rencontres consécutives en Premier League. Insuffisant pour prétendre au titre de meilleur joueur africain apparemment.
Mamadou Niang (Sénégal, Fenerbahçe)
Champion de France et vainqueur de la Coupe de la Ligue sous les couleurs d'un Olympique de Marseille dont il était capitaine, le Sénégalais a vécu une année faste. Indubitablement sa meilleure saison avec l'OM puisqu'il a terminé meilleur buteur de Ligue 1. Mais, après cinq ans sur la Canebière, Mamad' avait besoin de changer d'air. _ Désormais à Fenerbahçe, le Lion rugit toujours. Mais ses buts n'ont pas suffit à emmener le club turc en Ligue des Champions (7 buts en 8 matches de championnat). En sélection, le capitaine a conduit le Sénégal au renouveau. D'ailleurs, avec cinq buts en deux matches, Niang confirme tout le bien que l'on pensait de lui. A 31 ans, il serait temps.
Michael Essien (Ghana, Chelsea)
Malgré une saison quasi-blanche, Michael Essien reste l'un des meilleurs à son poste. Absent à la Coupe d'Afrique des Nations comme à la Coupe du monde, le milieu ghanéen a surtout brillé par son absence. Mais une liste des meilleurs joueurs africains sans le Bison ne semble juste pas complète.
D'ailleurs, son retour sur les terrains a prouvé toute l'importance que l'ancien Lyonnais avait pour un club du calibre de Chelsea. Champion d'Angleterre avec les Blues, Essien a débuté cette nouvelle saison sur les chapeaux de roue par un doublé face à West Ham (1-3), confirmé en Ligue des Champions.
Frédéric Kanouté (Mali, FC Séville)
Né en France mais international malien jusqu'en février 2010, Frédéric Kanouté a claqué la porte des Aigles après une CAN 2010 décevante, malgré ses buts en phase finale. Depuis, Alain Giresse, le sélectionneur français du Mali, n'a pas convaincu l'ancien Lyonnais de revenir sur sa décision. C'est donc sur son club que le buteur se concentre.
Au FC Séville, justement, le meilleur joueur d'Afrique 2008 a vécu une année un peu difficile avec seulement 12 buts inscrits en Liga mais avec une Coupe du Roi qui est venue ajouter une ligne à un palmarès déjà fourni. La nouvelle saison commence mieux avec déjà trois buts en championnat et deux en Coupe d'Europe.
Yaya Touré (Côte d'Ivoire, Manchester City)
Champion d'Espagne après l'histoire triplé de la saison précédente, Yaya Touré est allé chercher fortune en Angleterre. A Manchester City, le milieu de terrain a retrouvé son frère, Kolo, et une place de titulaire qu'il avait perdu au FC Barcelone.
Rouage essentiel du système mis en place par Roberto Mancini, le récupérateur, international ivoirien, s'est déjà transformé en buteur face à Wigan (5e journée, 0-2). Grassement payé par les Citizens, l'ancien Monégasque revit dans les Eastlands. Il brille également en sélection, que ce soit au milieu ou en défense, mais les Eléphants ne parviennent pas à franchir ce cap qui ferait d'eux une très grande équipe. Voilà sans doute ce qui justifie l'absence du plus jeune des frères Touré dans cette liste des meilleurs joueurs africains de l'année 2010.
Steven Pienaar (Afrique du Sud, Everton)
Le maître à jouer des Bafana Bafana a été essentiel tant en club qu'en sélection. Elu meilleur joueur d'Everton et meilleur joueur sud-africain, Steven Pienaar a joué son meilleur football cette saison. Les plus grands clubs européens (Liverpool, Inter Milan, Tottenham…) s'arrachent d'ailleurs ce milieu de terrain hors-pair, formé à l'Ajax et libre en fin de saison.
Vice-capitaine de la sélection sud-africaine, le joueur de 28 ans est enfin arrivé à maturité. S'il n'a pas marqué lors de la Coupe du monde, jouée à domicile, Pienaar a apporté toute son expérience et sa fougue à un groupe jeune et soumis à une forte pression. Créateur à la vision hors norme, leader au charisme évident, il aurait mérité de figurer dans le Top 10 africain.
Gervinho (Côte d'Ivoire, Lille)
Souvenez-vous du LOSC qui dansait sur le ventre de ses adversaires au coeur de l'hiver. Gervais Yao Kouassi en était la pièce maîtresse. Dribbleur de talent, l'Ivoirien a même terminé meilleur buteur du club nordiste la saison dernière, au point d'attirer les recruteurs dont ceux des Reds de Liverpool qui se font de plus en plus pressants.
A 23 ans, l'ancien pensionnaire de l'ASEC Abidjan est en train de prendre de l'importance au sein de l'armada offensive des Eléphants de Côte d'Ivoire. Avec un tel potentiel et un sacré talent, il ne lui manque qu'un peu de régularité au plus haut niveau pour que Gervinho, qui a participé à sa première Coupe du monde cet été, devienne un très grand et trouve sa place dans les nominés pour le Ballon d'Or africain.
Kwadwo Asamoah (Ghana, Udinese)
Moins en vue qu'André Ayew, Kevin Prince Boateng ou Asamoah Gyan, ses partenaires chez les Black Stars, le milieu d'Udinese et du Ghana est pourtant LA rampe de lancement d'une sélection qui a atteint les quarts de finale du Mondial pour la première fois de son histoire. Une sacrée performance pour un joueur de 22 ans dont la science du dribble et le sens de la passe en ont fait le moteur des jeunes Ghanéens, privés de Michael Essien, Sulley Muntari et Steven Appiah.
Reste plus qu'à confirmer ses bonnes performances en sélection avec le club italien d'Udinese et Asamoah obtiendra la reconnaissance qu'il mérite. Malgré dix apparitions cette saison (dont neuf comme titulaire), ce talentueux milieu de terrain n'a pas encore trouvé le chemin des filets. Le Ghanéen cherchera également à améliorer son total de buts avec les Zebrettes (deux réalisations).
