La Fédération nigériane de football (NFF) est à nouveau menacée de suspension par la FIFA suite à l’élection controversée de Christopher Giwa au poste de président mardi dernier. L’instance dirigeante du football mondial ne reconnaît pas le scrutin et exige la tenue de nouvelles élections.
Rien ne va plus à la NFF (Fédération nigériane de football). Sous le coup d'une suspension de la FIFA à deux reprises cet été après que le gouvernement ait décidé de limoger le président Aminu Maigari, l’instance défie à nouveau la FIFA. Mardi dernier, l’assemblée élective de la NFF a porté Christopher Giwa à la tête de la Fédération.
Problème : quelques heures avant le scrutin, Aminu Maigari, le président sortant, et son secrétaire général Musa Adamu, suspectés de malversation financières, ont été arrêtés par les services de sécurité, les empêchant de prendra part à l’élection. Alors qu’il avait été question de reporter l’assemblée à une date ultérieure, les 29 membres présents (sur 44) ont décidé par 27 voix d’élire Christopher Giwa comme nouveau président. Mercredi, Aminu Maigari a finalement été relâché par les forces de l’ordre.
Nouveau vote le 4 septembre ?
Un scénario qui n’est pas du goût de la FIFA. “Nous ne reconnaîtrons pas le résultat de cette élection. Et si des personnes continuent de prétendre avoir été élues et à occuper les bureaux de la NFF lundi 1er septembre à minuit, l'affaire sera transmise aux instances appropriées de la Fifa en vue d'une sanction, qui pourrait consister en une suspension de la NFF“, indique l’instance dirigeante du football mondial dans une lettre envoyée le 29 août.
Pour ne rien arranger, la NFF est profondément divisée. Quelques heures après l’élection de Chris Giwa, une faction dissidente de l’instance, composée en partie de membres qui ont pourtant participé à l’élection du nouveau président, a voté la tenue d’un nouveau scrutin le 4 septembre. Une solution qui a les faveurs de la FIFA.
Alors que son siège a été ravagé par un incendie mi-août, la NFF traverse une véritable crise qui pourrait avoir des répercussions sur le plan sportif : les syndicats des arbitres, joueurs et entraîneurs ont décidé de boycotter le championnat tant que la Fédération ne sera pas sortie de l’impasse, tandis que le sélectionneur Stephen Keshi n’a toujours pas officiellement prolongé, n’acceptant qu’un intérim de deux matches.
“Rien à craindre de la FIFA“
Surtout, une suspension de la FIFA obligerait les Super Eagles à déclarer forfait pour les deux premières journées du groupe A des éliminatoires de la CAN 2015, contre le Congo le 6 septembre et l’Afrique du Sud le 10 septembre, ce qui équivaudrait quasiment à une élimination.
Face à ces menaces, Chris Giwa, le nouveau président, reste de marbre, rapporte la BBC. “Nous présenterons notre position à la FIFA lundi et elle sera convaincue au-delà du doute raisonnable que nous avons adopté les bons statuts avant l’élection“. Le dirigeant est sûr de lui. “Nous appelons les Nigérians à ne pas paniquer. La NFF n’est pas intimidée et nous ne nous attendons à aucune sanction car nous avons pris les mesures appropriées. Nous n’avons rien à craindre, notre réponse est prête“. Des mots qui rappellent ceux prononcés par la Ferwafa (Fédération rwandaise de football) dans l’affaire de double identité de Dady Birori. On en connait le dénouement…