Racisme : Muntari, de victime à coupable…

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Malgré le soutien de la FifPro, le syndicat international des joueurs professionnels, le Ghanéen Sulley Muntari a été suspendu un match par la Ligue italienne. Dimanche, le milieu de terrain de Pescara avait quitté le terrain à Cagliari (0-1) pour protester contre des insultes racistes.


Souvent accusée de faire preuve de laxisme plutôt que d’endiguer le fléau du racisme qui la frappe, l’Italie ne fait rien pour arranger son cas. Réunie mardi, la commission de discipline de la Ligue a décidé de sanctionner Sulley Muntari en lui infligeant un match de suspension à cause de “son double avertissement pour protestations envers le directeur de jeu et pour son comportement non réglementaire (…) puisqu'il a quitté le terrain sans autorisation du directeur de jeu.

Se plaignant de cris de singe et d’insultes racistes, le milieu de terrain de Pescara avait quitté le terrain dimanche à Cagliari (0-1) en signe de protestation. Plutôt que de lui venir en aide, l’arbitre de la rencontre l’avait averti… La commission a condamné les chants racistes mais précisé qu’elle ne prendrait pas de sanction contre Cagliari puisqu’ils provenaient de seulement une dizaine d’individus. Un nombre insuffisant pour prononcer une sanction d’après les règles locales…

La FifPro voulait l'annulation du carton

En revanche, le Ghanéen de 32 ans peut compter sur le soutien sans faille de la FifPro, le syndicat international des joueurs professionnels. “Nous exhortons les autorités italiennes à entendre la version de Muntari, à enquêter pour comprendre pourquoi la situation a été mal gérée et à prendre des mesures fortes pour garantir que cela ne se reproduise plus“, a soutenu l’organisation mardi dans un communiqué.

La FifPro considère que le carton jaune de Muntari devrait être annulé. Il avait parfaitement raison d'aborder l'arbitre Daniele Minelli (…) pour lui faire part de ses problèmes et pour qu'il cherche une solution. Aucun joueur ne devrait jamais ressentir le besoin de gérer seul ces problèmes, comme Muntari s'est clairement senti obligé de le faire. Les footballeurs professionnels ont le droit de s'attendre à être protégés comme il se doit par les autorités compétentes sur leur lieu de travail, où aucune discrimination ne doit être acceptée.” Initialement victime, l’ancien Milanais est pourtant considéré comme un coupable…

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Rédaction

Issa Hayatou, Ahmad Ahmad, Patrice Motsepe… Lancée en 2010, la rédaction d’Afrik-Foot en a vu défiler des présidents de la CAF. Sa plume peut parfois être acerbe mais elle a toujours le même objectif : œuvrer au développement du football africain, sans rien cacher de ses réussites comme de ses faiblesses.