Candidat à la présidence de la Fédération italienne de football, Carlo Tavecchio a créé la polémique samedi en évoquant un mystérieux “Opti Poba” (une référence à peine masquée à Paul Pogba ?), qui “mangeait des bananes” et qui est désormais titulaire en Serie A.
“Opti Poba est arrivé et mangeait des bananes, aujourd'hui il est titulaire à la Lazio“. Par ses mots, Carlo Tavecchio, favori dans la course à la présidence de la Fédération italienne de football (FIGC), entendait souligner la réussite de jeunes joueurs étrangers dans le championnat italien, lors d’un discours de présentation samedi.
Si le nom de Paul Pogba n’est pas clairement mentionné, difficile de ne pas voir une ressemblance entre le patronyme de l’international français d’origine guinéenne et ce mystérieux “Opti Poba”, même s’il jouerait à la Lazio et pas à la Juve. L’agent du joueur bianconero, l’influent Mino Raiola, n’a d’ailleurs pas tardé à monter au créneau. “Je juge les gens pour ce qu’ils disent et ce qu’a dit le candidat à la présidence de la FIGC est symptomatique du fait qu’il ne sait pas de quoi il parle et qu’il a des préjugés de type racistes“, déplore l’intermédiaire. “Si ça, c’est la personne qui doit conduire le renouveau du football italien, nous sommes fichus“.
La FIFA demande une enquête
“J'accepte toutes les critiques mais pas l'accusation de raciste parce que toute ma vie témoigne du contraire“, rétorque Tavecchio qui assure que ses propos ne visaient personne en particulier. Même si c’est le cas, leur teneur est plus que limite. A l’image de Graziano Delrio, député en charge du sport au Parlement, qui a exprimé sa “profonde irritation“, la classe politique italienne a unanimement condamné ce dérapage, certaines voix s'élevant même pour exiger le retrait de Tavecchio de la course à la présidence.
La FIFA et sa task force contre le racisme et les discriminations ont également exhorté lundi, la Fédération italienne “à prendre les mesures appropriées pour enquêter et statuer” sur cette affaire. Carlo Tavecchio est le favori des sondages face à l’ancien international italien Demetrio Albertini pour la présidence de la FICG, vacante depuis la démission de Giancarlo Abete à la suite du Mondial raté de la Squadra Azzurra. Les stades transalpins sont le théâtre fréquent d’incidents racistes et la Fédération italienne se passerait bien d’élire à sa tête un dirigeant désormais très controversé…