Dernier rempart de la sélection algérienne, Raïs M'Bolhi n'est pas du genre à s’épancher dans la presse. Discret dans son quotidien, le gardien de Philadelphia Union s'est pourtant laissé aller au jeu pour Clique Tv. L'occasion pour lui de retracer son parcours atypique, bien loin des idées reçues sur la vie du footballeur professionnel.
“Au début, dégoûté d'être gardien“
“J'ai commencé à 9-10 ans. Je n’ai pas toujours voulu être gardien. Au début, j’étais dégoûté ! Mais un jour, on me munit et on me dit d'aller au goal. J’ai commencé à plonger et à me rouler par terre et je me suis dit que j’adorais ça.”
Marseille, le déclic
“J’ai commencé au Red Star. Un jour, le papa de Karim Ziani est venu me voir et m'emmène faire des détections ailleurs. A Troyes, ça ne passe pas, à Auxerre ça ne passe pas. Ensuite, on me dit qu’il y Marseille. Et je me dis ‘qu'est-ce que je vais faire à Marseille ?' Finalement j'y vais, j'y ai passé une semaine et un soir, ma mère m’appelle pour m’annoncer que Marseille me prenait.”
Bulgarie, Grèce, les années de galères
Alors qu'il est sans club, le portier explique : “Un mec m’a appelé pour savoir si ça m’intéressait d’aller jouer au Japon, j’ai répondu ‘oui' directement, parce que j’étais sans club. Ensuite, j’ai galéré un peu en Grèce, et un autre mec m’appelle pour me proposer de le rejoindre en Bulgarie. En Grèce, les mecs ne te payent pas, tu dors dans des cages à poules. Mais tu es professionnel… Je me débrouillais pour manger mais à la fin, j’avais besoin de vivre, on ne me payait pas en Bulgarie et en Grèce. A la fin ce sont mes potes qui m'envoyaient de l'argent.”
Sa première convocation, une surprise
Alors qu'il n'a jamais mis le pied en Algérie, Raïs M'Bolhi est l'une des surprises du Mondial 2010 au cours duquel il est convoqué avec la sélection algérienne. “L’Algérie ? Je n’ai même pas choisi. Je savais pour qui je voulais jouer, c'était l'Algérie ou rien du tout. Après ma bonne saison en Bulgarie, j’ai vu que j’étais dans la liste des 28 pour la Coupe du monde. Je sortais de nulle part. La première fois que j’ai mis les pieds en Algérie, c’était après la Coupe du monde 2010. A la télévision, on disait, c’est qui celui-là ?