Déjà raccourci, le championnat congolais pourrait prendre fin prématurément. En cause : la violence dans les stades, qui incite le ministère des Sports à envisager de suspendre la compétition, et l’absence de dérogation alors que la saison sportive est censée s’achever le 31 mai. Annoncée mardi, la démission de Simon Kayoyo Umbela, le président de la Ligue nationale de football (Linafoot), plonge le football congolais dans la crise.
Malgré la retentissante 3e place décrochée par la sélection nationale à la CAN 2015, le football congolais va mal, très mal. Et le championnat de RD Congo s’en trouve menacé. Un an après les affrontements meurtriers qui ont émaillé le match opposant Vita Club au TP Mazembe (15 morts), la violence s’est à nouveau invitée dans les stades du pays. Les confrontations entre Sanga Balende et Vita Club, mais aussi entre Shark XI et TP Mazembe ont été source de nombreux débordements.
Une situation qui pousse le ministère des Sports à envisager la suspension du championnat le temps que les esprits s’apaisent. Les acteurs du football congolais, Fédération, Ligue nationale de football (Linafoot) et cabinet ministériel, se sont rencontrés lundi afin d'évoquer cette possibilité.
Suspension ou arrêt ?
Seulement temporaire au départ, la suspension du championnat congolais risque pourtant de se transformer en interruption définitive. La saison sportive est censée se clôturer le 31 mai au plus tard au Congo et la Linafoot n’a toujours pas obtenu de dérogation gouvernementale pour que la phase retour des play-offs puisse se poursuivre après cette date. Après avoir publié le calendrier des neuf journées retour, la Linafoot a d’ailleurs fait machine arrière mardi. Signe de l’incertitude pesant sur la fin du championnat, qui a déjà été raccourci une fois cette saison.
En février, la Linafoot avait déjà escamoté la phase retour de la saison régulière, passant directement aux play-offs à l'issue de la phase aller. L’instance est confrontée à d’importants soucis financiers depuis le retrait de la société Vodacom, jusqu’alors son principal sponsor, juste avant le lancement de la saison. Pour ne rien arranger, la Linafoot avance désormais sans capitaine à bord.
Simon Kayoyo Umbela, le président de l’instance, a annoncé sa démission mardi. “J’ai été à la Fédération ce matin, où j’ai déposé ma démission et il revient à la Fédération d’apprécier“, a expliqué le dirigeant sur les ondes de Radio Okapi. Alors que certaines rumeurs avancent que les grands clubs du pays ont poussé le président vers la démission, celui-ci a démenti, assurant qu’il a pris sa décision selon des “convenances personnelles“. Avant de botter en touche quant à l’avenir du championnat : “Il ne revient plus à moi de parler de la Linafoot pour le moment, dans la situation où je me trouve“. Rien de bien rassurant, excepté peut-être pour l'AS Vita Club qui serait champion si la compétition s'arrête là.
