Appelé par Sébastien Desabre en équipe nationale de la RD Congo pour affronter prochainement le Sénégal (06 juin) puis le Togo (09 juin) à l'occasion des 3e et 4e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, Samuel Essende s'apprête à découvrir le niveau international à 26 ans. Une sélection amplement méritée au vu de sa saison XXL avec Vizela (D1 Portugal). Portrait ce de nouveau Léopard au parcours riche en buts et en anecdotes.
Né à Montfermeil en Seine-Saint-Denis, Samuel Essende est un Titi Parisien, un vrai. Après avoir fait ses classes à l'ES Colombienne (2003 à 2004) puis au Racing Club de France (2004 à 2010), il intègre à l'âge de 12 ans le centre de formation du Paris-Saint-Germain en compagnie de Jonathan Ikoné, lui aussi franco-congolais mais ayant opté pour les Bleus. L'attaquant y fait toutes ses classes, devenant même champion de France U19 en 2015-2016 en ayant marqué les esprits grâce à une aile de pigeon “zlatanesque” en demi-finale du championnat face à Saint-Etienne (4-0). Il atteindra la même année la finale de la Youth League, perdue 2-1 face aux jeunes Blues de Chelsea.
Pour le site officiel du club parisien, celui dont la trajectoire rappelle celle de son compatriote Dylan Batubinsika (6 capes) était d'ailleurs revenu en juillet dernier sur cette période sa jeune carrière, dont il garde un bon souvenir malgré un statut de supersub difficile à pointer du doigt (il était en concurrence avec Odsonne Edouard à l'époque). “L’année 2016 a été extraordinaire à vivre. Tous les joueurs de l’équipe se sentaient invincibles dans leur tête. Nous étions tellement sereins et sûrs de nos forces que le coach François Rodrigues était souvent obligé de nous piquer un peu dans notre fierté. Et ça a marché ! On remporte le titre de Champion de France, un an après la finale perdue en U17. C’était une belle récompense pour toute une bande de potes qui vivaient ensemble H24 depuis le Centre de Préformation“, se remémorait-il avec nostalgie.
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— Afrik-Foot (@afrikfoot) May 20, 2024
Il a signé pro au PSG avant de galérer
Pensionnaire de la réserve en Nationale 2 (le 4e niveau) les deux saisons suivantes et auteur de 5 pions en 35 apparitions, il n'aura jamais sa chance avec l'équipe première et devra donc plier bagage pour être lancé dans le grand bain. Ce sera avec le club du KAS Eupen (D1 Belge), qui l'accueille en prêt lors de l'exercice 2018-2019. L'aventure n'est pas un fiasco pour un néophyte du monde pro, mais le grand attaquant d'1 mètre 92, freiné par une blessure en première partie de saison, ne convertit pas le tir lors de ses 19 apparitions au pays de la frite. “J’ai pu découvrir une autre manière de jouer au football. Un choix qui s’est avéré positif même si c’était au sein d’un club qui luttait pour son maintien en première division,” se rappelait-il.
Après cette expérience mitigée en Belgique et alors que l'horizon est de toute façon bouché au milieu des Neymar (qui lui avait mis un petit pont ayant buzzé sur les réseaux), Mbappé et Cavani qu'il aura tout de même côtoyés aux entraînements, Essende doit encore plier bagage. Direction Avranches cette fois, en National (D3 France). Loin, bien loin de ce qu'il pouvait espérer au moment d'apposer sa signature en août 2018, lorsqu'il avait vu le PSG lui offrir son premier contrat professionnel de trois ans…
Sa première saison en Normandie est timide (18 matchs, 3 buts), mais la suivante est nettement plus réussie (7 buts en 28 matchs) et lui permettra de revenir dans le monde pro, dans l'espoir cette fois de s'y installer. Direction Pau, dans le Béarn, où il fera parler la poudre à 7 reprises en 32 matchs de Ligue 2. Pas mal, en tout cas assez pour attirer l'attention du SM Caen, club du même étage mais d'un standing supérieur. Pour son come-back en Normandie, Essende jouera, mais sans faire des miracles (4 buts en 28 match). Il est temps de plier bagage une nouvelle fois.
L'éclosion au Portugal
Le Portugal sera sa nouvelle terre d'accueil. Vizela, club d'une petite ville de 23 000 habitants basé au nord du pays et évoluant en première division depuis la saison 2021-2022, recrute le joueur désormais rodé au monde professionnel. Si collectivement, cette nouvelle expérience avec les Bleu et Blanc est un échec (le club est classé 17e sur 18 et relégué en 2e division), l'ancien Titi a su tirer son épingle du jeu en inscrivant 15 pions en 31 apparitions. Une source de joie au milieu du marasme pour les supporters de la formation ayant établi domicile dans le district de Braga. Avec de telles performances, difficile de l'imaginer dans l'antichambre de l'élite portugaise la saison prochaine… Reste maintenant à voir où il poursuivra sa carrière. Un retour dans l'Hexagone après cet exil réussi ?
Fan de Zlatan et ceinture noire de Taekwondo
Samuel Essende possède plusieurs points communs avec Zlatan Ibrahimovic, qu'il idolâtre. L'illustre joueur désormais retiré des pelouses évoluait comme lui au poste d'attaquant, était grand (1m 95 contre 1m 93 pour le franco-congolais) et a également joué au Paris-Saint-Germain. Essende idolâtrait toutefois la légende suédoise avant de le voir jouer en Bleu et Rouge. “Zlatan était mon idole de jeunesse. Tout petit, je ne voyais que par lui. Il m’impressionnait par sa taille, son aisance technique et sa vitesse. Etant grand (1m93) et attaquant, je m’inspirais de son jeu lorsque j’étais au Centre de Formation“, confiait-il.
Les point communs ne s'arrêtent pas là. “Pure coïncidence, j’ai pratiqué le Taekwondo (il est ceinture noire, ndlr) tout comme lui, jusqu’à l’âge de 15 ans. Etant un enfant hyperactif, j’avais besoin d’un équilibre. Cette discipline m’a aussi permis de développer ma souplesse et mes appuis. Sur mes réseaux sociaux, j’ai toujours intégré son prénom dans mes pseudos.” Il n'aura hélas pas eu la chance de le côtoyer. “Malheureusement, j’ai intégré les entraînements du groupe professionnel lorsqu’il a quitté le club“, explique celui qui est issu d'une famille de sportifs (son grand-frère Jean Paul a évolué avec les jeunes du Stade Rennais), sans manquer de souligner son admiration pour l'ancien joueur du Milan AC. “Il a disputé ses meilleures saisons à Paris. Il a été le précurseur de tous ces joueurs qui ont repoussé la limite d’âge en professionnel. Forcément, ça m’a touché qu’il raccroche les crampons (à presque 42 ans, ndlr), mais il a pris cette décision au sommet de son art !”
Avant de lui souhaiter une aussi belle longévité dans le monde professionnel, souhaitons-lui d'abord de poursuivre sur sa belle lancée et de s'imposer avec les Léopards, où le secteur offensif est loin d'être dépourvu de talents (Yoane Wissa, Fiston Mayele, Simon Banza…).