Muet depuis l'élimination du Cameroun face au Cap Vert lors du dernier tour des qualifications pour la CAN 2013, c'est le plateau du Canal Football Club qu'a choisi Samuel Eto'o pour sortir de son silence. Son retour en sélection, ses relations avec la Fédération et certains joueurs de l'équipe nationale camerounaise ou encore son avenir avec l'Anzhi Makachkala, le Lion Indomptable a évoqué tous les sujets lors de l'émission dominicale.
Invité très attendu du Canal Football Club, le grand rendez-vous du dimanche en clair sur la chaîne cryptée Canal+, Samuel Eto'o s'est présenté pour la première fois sur un plateau de télévision depuis l'élimination du Cameroun par le Cap Vert lors du dernier tour éliminatoire de la CAN 2013. Attendu pour évoquer les raisons qui l'ont poussé à faire son retour en sélection huit mois après sa suspension et surtout son refus initial de participer au match aller face aux Requins Bleus, l'attaquant de l'Anzhi Makachkala s'est expliqué.
“Certains dirigeants préfèrent s'enrichir”
En conflit avec les dirigeants de la Fédération camerounaise (fécafoot), et surtout le président Iya Mohammed, le natif de Nkon est revenu dans la tanière dans un costume de sauveur. “Quand le peuple me demande de revenir, je ne peux que dire oui“, a d'abord confié Eto'o, avant de tacler les membres de la Fécafoot avec un “si je suis là c'est parce que ça n'a pas marché.” Des propos qui viennent faire écho à ceux de ses deux principaux soutiens au pays, Joseph Antoine Bell et Roger Milla. Les deux anciens Lions indomptables, eux aussi en guère contre l'instance qui régit le football camerounais, voient le niveau de la sélection nationale décliner au fil des matchs et remettent en cause la mauvaise gestion des dirigeants.
“Ce qui se passe est regrettable. Ces dirigeants n'ont rien fait changer. Certains préfèrent s'enrichir plutôt que d'aider le football camerounais“, a rajouté l'ancien de Barcelone en guise de dernière pique. Et de conclure : “Ce match (face au Cap Vert, ndlr) devait être celui d'un nouveau départ, quelqu'en soit le résultat. Il faut maintenant que les choses changent et que les responsables soient traduits devant la justice. La malhonnêteté a été inculquée dans la tête de beaucoup.” La Fécafoot appréciera. Des déclarations qui pourraient coûter une nouvelle suspension à Samuel Eto'o, même si cette hypothèse semble désormais très peu probable.
Un fossé avec la nouvelle génération des Lions
Et si le Lion Indomptable a réglé ses comptes de la sorte, c'est qu'il est devenu presque intouchable. Revenu après que le ministre des Sports Adoum Garoua en personne l'ait reçu en compagnie du nouveau sélectionneur Jean-Paul Akono, Eto'o a reçu des garanties du membre du gouvernement quant à l'avenir du football dans son pays. Ce qui laisse présager que certaines têtes au sein de la Fédération vont sauter. Sauf que c'est justement ce statut privilégié qui a creusé le fossé avec la nouvelle génération des Lions Indomptables emmenée par Alexandre Song, neveu de Rigobert, ou encore Nicolas Nkoulou, promu capitaine par l'ancien sélectionneur, Denis Lavagne.
Une position de privilégié que réfute l'intéressé. “Je suis un joueur, mais j'ai le même rôle en sélection qu'en club. Quand je discute avec l'entraîneur et qu'il me demande mon avis, je lui en fait part”, s'est défendu Eto'o sous les yeux de l'entraîneur du Paris Saint-Germain Carlo Ancelotti, avant de préciser : “Quand j'étais à l'Inter Milan ou au Barça, j'agissais de la même façon et personne ne s'est plaint. Mais quand je le fais en sélection, certains l'acceptent moins. Pourtant dans leurs clubs ils ne disent rien. Il faut que les joueurs acceptent la discipline. Et nous n'accepterons plus qu'il y ait n'importe quoi en sélection.” Un avertissement à peine déguisé envers certains de ses coéquipiers en sélection qui ont contesté sa légitimité. Reste à savoir si le message sera entendu, car lui sera encore là lors des prochaines sorties des Lions. “Je vais continuer avec le Cameroun, mais il faut qu'on change les choses. J'espère que nous allons nous qualifier pour la Coupe du monde 2014“, a-t-il conclu.
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