Sierra Leone : mis en quarantaine, cause Ebola

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De retour en Grèce après avoir pris part aux 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN 2015 avec la Sierre Leone, John Kamara a été prié de rester loin de son club de PAS Lamia pendant deux semaines au minimum. Une mise à l'écart dite “préventive” afin de prévenir tout risque lié à la transmission du virus Ebola.


Quand la crainte laisse place à la psychose et à ses nombreuses dérives… Si plusieurs clubs européens avaient émis des réserves ou brandi des menaces, aucun n'était jusqu'à présent passé aux actes. C'est désormais le cas puisque ce vendredi, le club grec du PAS Lamia, inquiété par la propagation du virus Ebola, a suivi les conseils du ministère de la Santé local et prié John Kamara de ne pas se présenter aux entraînements ou aux matches de son équipe pendant au moins deux semaines.

Un an qu'il n'a pas mis les pieds en Sierra Leone

L’international sierra-léonais rentrait de son rassemblement avec la sélection et d’une double confrontation face au Cameroun. “Ils m’ont dit que je ne devais pas être avec l’équipe pendant 15 à 21 jours comme je suis allé en Afrique“, raconte le milieu défensif à la BBC. “Ils ont été clairs : je dois rester chez moi ou voyager à l’étranger pour voir ma famille mais je ne dois pas venir m’entraîner“.

Une décision absurde alors que le match de la Sierra Leone était délocalisé à Yaoundé (quelques membres du staff arrivaient certes de Freetown), que le joueur n’a plus mis les pieds au pays depuis les éliminatoires du Mondial 2014 (soit depuis un an) et qu’au Cameroun, “ma température était vérifiée matin et soir“. Une situation qui vient faire écho au témoignage de Michael Lahoud sur le sentiment d’humiliation et la stigmatisation dont sont victimes les Leone Stars à cause du virus Ebola, qui frappe très durement leur pays.

Lahoud : “En RD Congo les supporters chantaient ‘Ebola, Ebola'

Les gens refusent de vous laisser entrer dans certains endroits parce que la première chose qu’ils pensent, c’est que vous avez Ebola. C’est un comportement discriminatoire et assez choquant“, se plaint le milieu des Philadelphia Union à la BBC. “J’ai entendu qu’un joueur assez connu d’une autre équipe a refusé d’échanger son maillot, donnant son short à la place et il n’a voulu aucun de nos maillots en retour“, poursuit Lahoud.

La joueur pointant aussi du doigt l'attitude des supporters adverses. “La réaction des fans a été brutale. En RD Congo, 20 000 personnes chantaient ‘Ebola, Ebola’, pendant 90 minutes. C’est très difficile, ça fait mal. On ne vit pas en Sierra Leone pour la plupart mais on a de la famille, cette épidémie est un problème très personnel. Vous vous sentez humiliés“.

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Mansour Loum