Sifflets, frayeurs en avion : l’étrange Mondial des clubs de l’ES Sétif

Publié le par , actualisé le

L’ES Sétif connaît un Mondial des clubs pour le moins étrange. Après avoir frôlé la catastrophe aérienne durant le vol qui les menait au Maroc, les joueurs de l’Aigle Noir ont évolué sous les sifflets du public marocain et doivent désormais composer avec un calendrier chargé.


Le Mondial des clubs devait être une fête pour l’ES Sétif. Il devait clore une année 2014 de rêve pour le football algérien et éventuellement permettre aux hommes de Kheïreddine Madoui de réaliser leur “rêve“, dixit le milieu de terrain Mohamed Lagraa : affronter le Real Madrid en finale. Mais rien ne s'est passé comme prévu. A cause de l’élimination précoce contre Auckland City (1-0) mais pas seulement. Les sifflets du public marocain et la catastrophe qu’a frôlée l’ESS ont aussi contribué à rendre le ‘Mondialito' “inoubliable”.

Avant même d’avoir débuté la compétition, l’ES Sétif est entrée dans le Mondial des clubs du mauvais pied. La faute à un crash aérien évité de justesse lors du court vol pour rejoindre le Maroc, pays hôte de la compétition. “Sans la providence et la vigilance du pilote, nous serions morts“, lâche Mohamed Lagraa sur le site de la FIFA. “Le destin a voulu que nous restions en vie et que nous jouions la Coupe du monde des clubs. C'est une occasion qui ne se répétera peut-être pas. Nous entamons une nouvelle vie après avoir été sauvés de justesse“.

Un peu perturbés par les sifflets

La résurrection de l’Aigle Noir a débuté… sous les sifflets. Malgré les recommandations de Mohamed Abarhoun, le capitaine du Moghreb de Tétouan, le public de Rabat a soutenu les Néo-Zélandais d’Auckland plutôt que le frère ennemi algérien lors du quart de finale samedi, sifflant copieusement les Sétifiens dès qu’ils avaient le ballon.

On ne s’attendait nullement à ce que les supporters marocains se rangent littéralement du côté de notre adversaire. Pourtant, partout où nous sommes passés depuis notre arrivée au Maroc, tout le monde nous manifestait son soutien et nous encourageait à aller loin dans cette compétition“, s’étonne l’attaquant Mohamed Benyettou. “J’avoue que l’attitude des supporters marocains nous a quelque peu perturbés, mais elle n’est certainement pas la cause de notre défaite, car on était tout simplement dans un jour sans.”

La veille du match, Farid Mellouli, capitaine de l’ESS, avait même assuré que ses coéquipiers étaient galvanisés lorsqu’ils évoluaient dans des stades hostiles : “Je vais peut-être vous surprendre en disant que nous jouons mieux à l’extérieur lorsque l’adversaire est soutenu par des milliers de supporters comme c’était le cas particulièrement en RD Congo lors des deux derniers tours de la Ligue des champions“.

Pas là pour passer des vacances

Mais la fête –gâchée- est maintenant terminée et une fois passé un match sans enjeu ‘pour la 5e place' contre les Sydney Wanderers, mercredi, il faudra déjà se tourner vers le championnat algérien. C’est là que le bât blesse. Prenant acte de l’élimination de l’Aigle Noir, la Ligue de football professionnel souhaite qu’il affronte le CS Constantine dès samedi dans le cadre de la 14e journée.

Pas question que l’on joue samedi prochain. Nous n’aurons pas le temps de récupérer de nos deux matchs livrés au Mondial des clubs, sachant que nous allons rentrer au pays jeudi“, peste Hacen Hamar, le president de l’ESS. “Ce n’est pas normal de livrer un autre match 48 heures après notre retour Nous contestons énergiquement la nouvelle programmation de la LFP. Nous allons donc demander à ce que cette rencontre soit reportée. Il faudra prendre en considération que nous sommes là au Maroc pour représenter l’Algérie, pas pour passer des vacances“. C’est vrai qu’entre les sifflets et la panique dans l’avion, le périple de l’ESS n’avait rien de très amusant.

Sifflets, frayeurs en avion : l’étrange Mondial des clubs de l’ES Sétif

Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !