Togo: Adebayor revient… sous conditions

Publié le par , actualisé le

Cette fois, c'est la bonne. Emmanuel Adebayor va revenir avec la sélection togolaise. Plus d'un an après avoir claqué la porte des Eperviers, le capitaine et buteur a annoncé qu'il était prêt à porter la tunique nationale. Pas à n'importe quel prix.


C'est un serpent de mer qui louvoie du côté de Lomé: quand Emmanuel Adebayor va-t-il revenir chez les Eperviers? “Bientôt”, a affirmé l'intéressé. Mais pas à n'importe quelles condition. Quinze mois après l’attaque du car de la sélection togolaise sur le chemin de la CAN 2010 en Angola, l’attaquant du Real Madrid l’affirme haut et fort : il ne reviendra que si les choses changent.

Interrogé par RFI, l'ex-capitaine des Eperviers a avoué qu'il était peiné par l'élimination rapide de la sélection lors des éliminatoires de la CAN 2012. “Ça m’a énormément touché, d’autant plus que j’avais rencontré des dirigeants de la fédération et je leur avais promis que je reviendrais en sélection. Je suis en train de digérer ce qu’il s’est passé au Cabinda. Vous savez, c’était des moments difficiles, ma femme était enceinte et j’ai failli mourir donc ne pas pouvoir aider ma fille. Pour moi, c’était le choc total. Aujourd’hui, je suis en train de rebondir tranquillement. Le plus important pour moi est de marquer beaucoup de buts à Madrid, prouver que je suis un bon joueur, après on verra pour la sélection. Je suis fier d’être togolais et j’ai toujours répondu présent. Quand le Togo a eu besoin de moi, j’ai toujours tout fait pour aider mes coéquipiers. Aujourd’hui je ne regrette rien, je suis très content et j’attends le bon moment pour retourner en sélection“, a affirmé l'ancien Gunner.

“Du changement”

Et ce retour? “J’ai posé mes conditions, poursuit le joueur de 26 ans, seule star des Eperviers. Je commence à prendre de l’âge, si c’est pour aller en sélection et voyager dans des conditions pas possibles, je n’irai pas. J’avais promis au président d’aller regarder le match contre le Malawi, pour être à côté de mes coéquipiers, savoir comment ça se passe. Parce que depuis que j’ai arrêté la sélection, c’est lui qui a été élu comme président. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de problème mais il ne m’a même pas envoyé le billet. Il m’a envoyé l’invitation, oui, mais comment je peux y aller ? Je ne vais pas marcher de Madrid à Lomé, c’est quand même loin. Donc je leur ai dit que s’ils voulaient que je revienne en sélection, il fallait qu’ils s’organisent le mieux possible.

Convoqué pour la rencontre face au Malawi (1-0), il n'était pas venu. Cela pourrait changer. Mais il faudra… du changement. “ Rien ne change. Politiquement, je n’en sais rien mais côté sportif pour l’instant ça ne change pas. Maintenant, l’élimination va nous amener à discuter, à réfléchir, à se dire la vérité, ce qu’il s’est vraiment passé au Cabinda. On va faire table rase. De toute façon, mes amis et coéquipiers en sélection, je les ai toujours soutenus, même de loin. Mais quand il n’y a pas d’ambition, de motivation, ça ne sert à rien. Quand je viens en sélection, que je suis dans le bus et que j’ai peur, ça ne sert à rien. Comme je l’ai déjà dit, je suis en train de le digérer. Maintenant, on est éliminés, je ne veux pas dire que c’est une bonne chose mais c’est arrivé au bon moment. Je vais essayer de discuter avec le président de la fédération et le ministre de la Jeunesse et des Sports .” Pour obtenir quoi ? “Pour obtenir du changement. Leur dire que quand ils convoquent un joueur, il faut envoyer le billet, qu’il faut voyager dans les meilleures conditions, que lorsqu’on arrive dans un autre pays, il faut qu’on ait de la sécurité, qu’on ait un cuisinier. Des fois, on arrive à l’hôtel et la douche n’est pas bonne. Après on me demande “Pourquoi tu n’as pas marqué ?” mais c’est difficile quand tu arrives et qu’il n’y a même pas d’eau chaude. Je le dis cartes sur table. S’ils veulent que je revienne, ce sont mes conditions. Ce n’est pas que pour moi, c’est pour mes coéquipiers, pour les joueurs. On ne demande pas d’argent, on demande à être mis dans les meilleures conditions pour livrer de bons matchs.

Avatar photo

Nicholas Mc Anally