La décision finale de la FIFA et de la CAF de délocaliser le match Libye-Togo de Benghazi à Tripoli n’a pas eu les effets escomptés au niveau de la sélection togolaise. Le milieu de l'OM, Jacques Alaixys Romao et l’attaquant de Brest, Jonathan Ayité, ont indiqué leur volonté de quitter Lomé pour rentrer dans leurs clubs en France.
Si la FIFA a fait un premier pas pour délocaliser le match Libye-Togo de Benghazi à Tripoli, prévu vendredi dans le cadre de la 5e journée des éliminatoires de la Coupe du monde, cette décision n'a pas eu les effets escomptés pour faire changer d'avis Alaixys Romao.
En compagnie de l'attaquant de Brest, Jonathan Ayité, le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille a fait le choix de quitter le stage des Eperviers pour rejoindre la France. Une décision dictée par l'insécurité actuelle qui prévaut en Libye depuis le week-end dernier, qui ont causé la mort de 31 personnes. Les deux joueurs ont estimé que la sécurité de la sélection togolaise ne pouvait être assurée.
Sur son compte Twitter, le Marseillais a officialisé son forfait, tard dans la soirée de lundi.
Je m'apprête à décoller de #Lomé pour rentrer en France car visiblement nous ne sommes pas pris au sérieux
— Alaixys Romao (@AlaixysRomao) 10 juin 2013
#Tripoli ou #Benghazi, où est la différence? Je changerai d'avis si les responsables de la #FIFA qui ont pris la décision nous accompagnent
— Alaixys Romao (@AlaixysRomao) 10 juin 2013
Maintenant, plus que de voir les instances du football revenir à plus de bon sens, mon principal souhait est que la paix règne en Libye
— Alaixys Romao (@AlaixysRomao) 10 juin 2013
La veille, l’ancien Loriantais avait déjà exprimé ses craintes de voir ce match, initialement annoncé à Benghazi, se jouer dans le bastion de la révolution libyenne. “Malgré l’enjeu du match en Libye, je suis actuellement en pleine réflexion quant à ma présence à Benghazi vendredi prochain. Après avoir vécu une expérience traumatisante en 2010 lors de la CAN en Angola, je ne veux pas imposer une nouvelle angoisse à mes proches (…) La valeur de la vie humaine est plus importante que celle d’un match de football“, avait-il notamment confié.
Un choix fort de la part du joueur, qui vit encore avec ces images de l'attaque du bus togolais à Cabinda, alors que l'équipe se rendait à la CAN 2010. Avec ces deux défections, il n'est pas dit que d'autres joueurs suivent le mouvement, comme Serge Gakpé qui avait fait part de son soutien à la première décision de Romao de ne pas jouer à Benghazi. Des défections qui, si la FIFA décide de maintenir la rencontre sur le sol Libyen, qui pourraient entraîner le forfait de l'équipe et… une défaite sur tapis vert synonyme d'élimination.