Le Portugais Carlos Queiroz, candidat au poste de sélectionneur de la Tunisie, ne s’installera probablement pas sur le banc de touche des Aigles de Carthage. Kaïs Saied, le chef de l’Etat, s’y est opposé pour des raisons financières selon les informations d'Afrik-Foot.
La sélection nationale tunisienne aura dans les prochaines semaines un nouveau sélectionneur, alors qu’elle en a connus quatre en 2024 (Jalel Kadri, Montasser Louichi, Faouzi Benzarti et Kaïs Yaakoubi). Il sera choisi par le nouveau président de la Fédération (FTF), actuellement dirigée par un Comité de normalisation désigné par la FIFA, dont l’élection aura lieu le 25 janvier avec une prise de fonction le 31 janvier.
Plusieurs techniciens, tunisiens et étrangers se sont portés candidats, dont le Portugais Carlos Queiroz (71 ans), un entraîneur expérimenté qui a notamment dirigé le Portugal, l’Afrique du Sud, Egypte, la Colombie, les Emirats Arabes Unis, l’Iran et le Qatar ainsi que le Sporting Lisbonne et le Real Madrid. Mais il ne sera probablement pas le futur patron technique des Aigles de Carthage. En effet, le 9 janvier dernier, Queiroz a été reçu à Tunis par Kamel Idir, le président de la Fédération, puis par Sadok Mourali, le ministre des Sports. Un accord moral a été conclu entre les trois hommes, même si aucun engagement officiel n’a pu être scellé, en raison de la situation actuelle de la Fédération tunisienne de football.
Les exigences salariales de Queiroz jugées « aberrantes » par Kaïs Saïed
Lors de ces rencontres tripartites, Carlos Queiroz a également évoqué ses prétentions salariales : 1,5 million d’euros par an pour lui et deux adjoints (hors primes et avantages en nature) réglé en devises étrangères, soit un salaire mensuel de 125 000 euros, ce que la Tunisie n’a jamais payé pour un sélectionneur. En prenant connaissance de ces chiffres, le président de la République a convoqué Sadok Mourali. Lors de cet entretien, Kaïs Saïed a estimé que les exigences de Queiroz étaient aberrantes et beaucoup trop élevées pour la Tunisie. A titre de comparaison, l’Etat verse une subvention annuelle d’environ 270 000 euros à la FTF pour l’aider à payer les salaires de tous les staffs techniques de toutes les sélections…
Le chef de l’Etat a également rappelé à son ministre que la Tunisie disposait de nombreuses compétences locales, une remarque laissant supposer que le prochain sélectionneur sera probablement tunisien.

Selon les informations recueillies par Afrik-Foot auprès de différentes sources, plusieurs options sont envisagées par le ministère des Sports et la FTF, sous réserve que son futur président (Moez Naciri, Mahmoud Hammani ou Jalel Tekaya) la valide. La première, beaucoup moins coûteuse consisterait à nommer un sélectionneur intérimaire actuellement en poste dans un club, pour les deux matches du mois de mars au Liberia et contre le Malawi en qualifications pour la Coupe du monde 2026, et éventuellement pour les deux rencontres amicales du mois de juin face à des adversaires qui ne sont pas encore connus, avant d’en désigner un une fois ces échéances passées, notamment pour préparer la fin des éliminatoires du Mondial ainsi que la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc (21 décembre 2025 au 18 janvier 2026).
La seconde reviendrait à désigner un sélectionneur dans le courant du mois de février. Plusieurs noms circulent actuellement, dont ceux de l’ancien capitaine et sélectionneur des Aigles de Carthage Sami Trabelsi (libre), Maher Kanzari, actuellement sous contrat avec le Stade Tunisien, ou Mouïne Chaabani, qui entraîne la Renaissance Sportive de Berkane (Maroc), qualifiée pour les quarts de finale de la Coupe de la CAF. Le salaire mensuel du futur sélectionneur pourrait se situer autour de 30 000 euros, hors primes.
Mouine Chaabani 🇹🇳 avec Berkane : 16 matchs sans defaites toutes competitions confondues mais surtout 14 victoires sur ces 16 matchs !! Bravo#Tunisie pic.twitter.com/zGO94GzrMH
— helmi attia (@helmiattia) January 4, 2025