Ecarté de la liste d’Henry Kasperczak pour le match amical de la Tunisie contre le Gabon pour d’obscures “raisons administratives”, Houcine Ragued a annoncé sa retraite internationale dans la foulée. Alors qu’il a fait l’effort de poursuivre en sélection à la demande du sélectionneur après la CAN 2015, le milieu de terrain de l’Espérance Tunis en a gros sur le cœur.
“On n’en parle pas aujourd’hui s’il vous plaît. Pour l’instant, je ne dis rien. N’oubliez pas une chose : c’est une décision ad-mi-ni-stra-tive. Moi je suis un technicien“. Interrogé jeudi en conférence de presse sur l’absence polémique d’Houcine Ragued de la liste des joueurs convoqués pour le match amical contre le Gabon (9 octobre), Henry Kasperczak, le sélectionneur de la Tunisie, a botté en touche, refusant d’en dire plus, tout en confirmant que son choix avait été dicté par les instances dirigeantes du football tunisien. Dès la veille de la publication de la liste, des informations avaient filtré, évoquant l’absence du “capitaine courage” de l’Espérance de Tunis pour d’obscures “raisons administratives” avancées par la Fédération (FTF).
D’après la presse locale, l’instance reproche à l’ancien Parisien d’avoir réclamé les arriérés de primes du groupe sur l’année 2015 en marge du match contre le Liberia début septembre. Problème : le principal intéressé affirme ne pas avoir été informé des raisons de sa mise à l’écart. “J’ai été franchement étonné. Cela fait onze ans que je suis en équipe nationale senior et il n’y a pas une seule personne du bureau fédéral qui m’a appelé par respect pour tout ce que j’ai fait pour m’expliquer ce qu’il en est réellement. J’ai des soupçons, je pense savoir de quoi il s’agit mais je ne peux pas vous dire ce que c’est exactement. Je sais beaucoup de choses, comme on dit, mais je ne peux pas trop parler, par respect pour mon club et pour éviter les suspensions. Mais j’aimerais quand même en savoir un peu plus“, regrette le milieu de terrain de 32 ans au micro de Mosaïque FM.
Ecœuré par l’attitude de la Fédération, Houcine Ragued a annoncé sa retraite internationale dans la foulée. Une décision qu’il voulait déjà prendre à l’issue de la CAN 2015, mais qu’il a repoussé à la suite de l’insistance des sélectionneur successifs, Georges Leekens puis Henry Kasperczak. “Après la CAN par rapport à tout ce qui nous est arrivé avec l’arbitrage, j’étais un peu dégoûté du football africain. J’étais un peu fatigué mentalement, j’avais besoin de profiter de ma famille. Mais le coach Kasperczak m’a convaincu de rester. Il m’a dit qu’il avait vraiment besoin de moi en tant que joueur d’expérience et pour le bien du groupe.”
“Mal au cœur“
Alors qu’il a fait passer la sélection avant ses envies personnelles, le capitaine de l’Espérance Tunis s’estime aujourd’hui victime d’une injustice. “Je ne suis pas revenu en équipe nationale pour l’argent mais pour le bien de mon pays. Me dire que j’ai fait des choses qui vont à l’encontre des valeurs du football ou de l’équipe nationale, c’est ce qui me fait vraiment mal au cœur. Quand j’ai fait les choses, je l’ai toujours fait pour le bien du groupe et pas à titre personnel. J’ai toujours été quelqu’un de sérieux, les gens me connaissent. Je n’ai jamais fait quelque chose pour nuire au groupe, bien au contraire“, assure-t-il.
Son discours devrait trouver un écho auprès des supporters des Aigles de Carthage. Il a déjà convaincu son entraîneur en club, Ammar Souayah. “C'est le football, les joueurs et les coachs sont, en général, traités de cette façon. J'ai un avis mais ça ne sert à rien d'en parler car rien ne va changer. Je discuterai avec lui pour lui remonter le moral mais il faudrait se comporter autrement avec les joueurs“, a taclé le technicien. Un grand perdant dans cette affaire : La sélection, qui perd un cadre d’expérience aux 52 capes.