Non convoqué par Pako Ayestaran pour la 38e journée, Sofiane Feghouli n’a pas dit au revoir aux supporters valenciens vendredi contre la Real Sociedad (0-1). Une fin de parcours en queue de poisson qui entache son cycle en Liga.
Par François Miguel Boudet, à Valence
Le 10 avril dernier contre Séville (2-1), Sofiane Feghouli remplace Santi Mina pour le dernier quart d'heure. Son entrée est accueillie par une bordée de sifflets. C'est la dernière fois que l'Algérien aura foulé la pelouse de Mestalla. Se ressentant d'une douleur à la cheville, “Soso” refuse de s'entraîner le lundi et préfère aller au gymnase pour une séance de vélo. “Je ne suis pas un enfant, je sais comment récupérer” aurait dit le Fennec au staff du Valencia CF. La rupture est consommée entre le joueur et le club.
Dès le lendemain, l'ailier est suspendu une semaine par ses dirigeants. Quelques jours plus tôt, il avait séché un entraînement pour une obscure histoire de billet d'avion annulé à Paris. Une sanction concernant ce retard devait être prise après le match et il semble que le VCF a fait d'une pierre deux coups. En fin de bail le 30 juin prochain, ces péripéties ont donné l'impression que Feghouli voulait absolument éviter une blessure alors que se joue son avenir proche.
Ayestaran : “personne ne sait si ce seront ses adieux“
Dans les colonnes du quotidien sportif local SuperDeporte, l'agent du joueur avait chargé Ayestaran : “il a attendu que Valencia prenne les trois points pour avoir un motif de poids dans sa décision. Cet entraîneur veut construire sa carrière en marchant sur les autres. Il a dit à Sofiane qu'il n'était pas un professionnel impliqué, mais il devrait lui demander ce qu'en pensent les 7 coaches qu'il a connu à Valencia et se fier aux chiffres du joueur au cours des 6 dernières saisons avant de le juger de la sorte.”
Malgré 8 absences pour cause de suspension et de blessures, Pako Ayestaran n'a pas fait entrer Feghouli dans le groupe. Pas de sentiment. Même si la dernière année de contrat du n°8 a été chaotique, entre pépins physiques et négociations de renouvellement de contrat, la punition est sévère : “personne ne sait si ce seront ses adieux, a répondu le coach ché en conférence de presse. Il y a des situations qui paraissent irréversibles mais qui, parfois, ne le sont pas.”
Aucun accord…
La dernière saison de Feghouli à Valencia a été émaillée de différentes rumeurs sur son futur. Aucun accord de prolongation n'a pu être trouvé (2,5 millions d'euros par an, soit le 2e salaire du club, à égalité avec Dani Parejo). Suivi de près par des clubs de Premier League, l'Inter et surtout Fenerbahçe qui fait le forcing depuis de nombreux mois, l'Algérien plaît également à Séville qui aime bien faire ses courses sur les bords du Turia (Unai Emery, Éver Banega et peut-être Parejo cet été). A 26 ans, le Fennec cherche à la fois l'ambition sportive et un contrat de longue durée qu'il devrait obtenir dans les prochaines semaines.
Arrivé en 2010 en provenance de Grenoble, Feghouli s'était petit à petit fait une place dans l'effectif valencien, surtout après son retour de prêt à Almeria en 2011. Au total, il aura porté le tunique blanquinegra à 244 reprises (42 buts et 38 passes décisives). Une telle longévité aurait sans doute mérité une meilleure fin.