Nommé entraîneur de l'AS Vita Club en janvier 2024, Abdeslam Ouaddou a quitté le mythique club de Kinshasa mi-septembre. L'ex-international marocain a expliqué son choix en exclusivité pour Afrik-Foot.
De V. Club et plus généralement de la RD Congo, Abdeslam Ouaddou garde avant tout de très bons souvenirs sur le plan humain, mais aussi un sentiment de potentiel gâché et mal exploité :
“C’est l’une des plus belles expériences que j’ai vécues en tant qu’entraîneur. C’est un ‘pays continent’, avec une diversité, un peuple exceptionnel. La RDC est un pays de football, avec des joueurs de talent, des footballeurs explosifs. Le seul bémol, c’est le manque d’infrastructures. Si le gouvernement s’y met, on aura énormément de talents qui vont sortir de ce pays. C’est une très belle expérience.“
“Les investisseurs n'ont jamais été là”
Reste que l'homme de 45 ans a été frappé par le fossé existant entre l'image de géant accolée à Vita Club, 15 fois champion de RDC et vainqueur de la Ligue des champions africaine en 1973, et la réalité avec laquelle il a dû composer au quotidien. Comme il l'explique pour Afrik-Foot :
“J’ai découvert un très grand club, avec plus de quarante millions d’aficionados dans le monde. C’est l’un des plus grands clubs au monde. Malheureusement, le V. Club est une coquille vide. Malgré ses titres et ses exploits, le club n’a même pas un centre d’entraînement. On s’entraîne tous les jours sur un terrain différent. Le matin, on ne sait pas sur quel terrain nous allons nous entraîner. Pour un club de cette dimension, ce n’est juste pas normal. J’ai été recruté justement pour aider à structurer le club, avec des investisseurs. Ces derniers n’ont jamais été là. On n’avait pas de finances, les fameux investisseurs ont disparu du jour au lendemain.”
“Quand les fondements ne sont pas au niveau…”
Ouaddou explique qu'il a bien tenté de faire bouger les choses mais ses initiatives sont restées inabouties, faute de soutien :
“J’ai voulu mettre sur pied une équipe marketing et communication pour avoir des ressources additionnelles, mais c’était impossible. La coquille était vide, je me suis concentré sur le sportif avec une Coupe de la RDC remportée. Quand les fondements ne sont pas au niveau, c’est difficile de gagner dans la durée.”
“Je n’ai pas officiellement démissionné“
L'ex-défenseur marocain a enfin effectué une précision de taille concernant sa situation contractuelle :
“Je n’ai pas officiellement démissionné, je suis en discussion avec les responsables du club pour pouvoir officiellement être libre.”
Une dernière étape à régler avant d'envisager un éventuel rebond…